Les investisseurs exposent leurs problèmes

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Les investisseurs de la wilaya de Tizi-Ouzou ont saisi, hier, l’opportunité d’une rencontre, initiée par la wilaya au siège de la cité administrative, pour exposer leurs problèmes.

La contrainte majeure soulevée par les investisseurs est «l’attribution du foncier industriel». Plusieurs opérateurs ont fait part de leur souhait d’avoir des parcelles de terrains, soit pour lancer de nouveaux projets, soit pour développer leurs activités. C’est le cas d’un promoteur spécialisé dans la fabrication de la carrosserie industrielle, qui a eu un avis favorable, mais l’opération a été retardée, signale-t-on, à cause de «la bureaucratie».

Un investisseur dans le domaine de la santé, à Azazga, ayant pourtant bénéficié d’une décision du CALPI d’octroi d’une assiette foncière, s’est vu privé de son terrain à cause «d’indus occupants», dira-t-il. Un propriétaire d’une grande surface commerciale a fait savoir qu’il a fait une demande depuis plus de 8 ans pour avoir un terrain pour y construire un supermarché. Il n’a pas eu d’avis favorable, dira-t-il, et le terrain en question a été attribué à un investisseur qui ne l’a jamais exploité.

Le gérant d’une SARL de recyclage et valorisation des déchets, a demandé lui aussi une assiette pour l’expansion de son projet et a posé le problème du port sec. La gérante d’un laboratoire de fabrication de réactifs, premier labo national certifié iso, fait-t-elle savoir, a émis la volonté de sa boite d’élargir son champ d’activité. Son dossier pour avoir un hangar tarde à se concrétiser pour des contraintes «bureaucratiques». D’autres problèmes ont été posés par les opérateurs installés au niveau des zones industrielles, à savoir l’électricité l’assainissement, la bureaucratie et des difficultés à obtenir un permis de construction.

«Pas d’acte de concession de terrains avant l’entame des projets»

Le wali, Abdelhakim Chater, après avoir écouté chacun des intervenants, a instruit les directeurs concernés de prendre en charge les dossiers et de les étudier cas par cas. Il a fait savoir par ailleurs que les services de la wilaya ont eu quelque 1 334 dossiers de demande déposés par les investisseurs. Seuls 297 dossiers ont été satisfaits. Pour remédier au manque du foncier dans la wilaya, le wali dira que «les communes vont être impliquées, en leur demandant de trouver à leur niveau des parcelles de terrains».

Concernant la problématique des terrains attribués et non-exploités, il dira : «Chaque terrain attribué et non-exploité sera retiré à l’investisseur après un délai déterminé et sera attribué à un investisseur plus volontaire». «Une dizaine d’investisseurs ont été mis en demeure et l’opération se poursuit», affirme le wali. Désormais, «les investisseurs auront droit à une attestation qui leur permettra d’accomplir la procédure et de s’installer. Mais ils n’auront l’acte de concession qu’après l’entame des projets à 20% ou plus», indique encore M. Chater.

Pour les problèmes liés aux zones industrielles, notamment la question de la viabilisation, le wali a estimé que «l’opération nécessite des sommes colossales, le ministère a décidé d’attribuer une enveloppe par tranche». Il a ensuite donné un aperçu des efforts faits pour promouvoir l’investissement local. «Il y a eu des initiatives, notamment la création des nouvelles zones d’activités, à Tizi Gheniff et Draâ El-Mizan, d’une superficie de 44 hectares et des besoins de viabilisation à 888 millions de dinars. De nouvelles zones d’activités ont également été créées au niveau de Fréha et Azazga, d’une superficie équivalente à 100 ha avec des besoins en viabilisation de 900 millions de dinars».

Il est aussi question, dira le responsable, de la mise à niveau des anciennes zones, la wilaya a sollicité le montant de 4 milliards de dinars à cet effet. Une enveloppe de 150 milliards pour la viabilisation de deux zones a été attribuée. S’agissant du problème de la bureaucratie, le responsable dédramatise, estimant que le vrai problème de la wilaya est le foncier. Concernant la proposition de l’inscription d’un port sec pour la wilaya, le P/APW Youcef Aouchiche, qui a pris part à la rencontre, a parlé d’une rencontre qu’il a eue avec le ministre du Transport, Abdelghani Zaalan, lors de laquelle il a eu des promesses pour étudier la possibilité d’implanter un port sec au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Le wali a promis d’initier un dossier et de transmettre à qui de droit. Le P/APW, lors de son intervention, a qualifié le climat de l’investissement de «répulsif» aux investisseurs dans la wilaya. Dans ce sens, il fera savoir qu’une réflexion est engagée dans l’institution élue, pour améliorer ce climat et accompagner les investisseurs. Il fera savoir également qu’«au niveau de l’APW, une action est engagée pour l’assainissement de la situation juridique du foncier industriel», l’objectif étant «d’améliorer l’attractivité économique et le climat des affaires de la wilaya».

Kamela Haddoum

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