«Le problème d’eau bientôt réglé»

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Mohamed Zaidi, le maire RND de la commune d’Ath Laâziz, daïra de Bouira, revient dans cet entretien sur son programme d’action et détaille ses principaux objectifs.

La Dépêche de Kabylie : Quelles furent vos premières actions ?

Mohamed Zaidi : La première action que le nouvel exécutif communal a menée, en urgence, ce fut une étude globale de l’état du réseau routier de la commune, car la majorité des routes sont en effet très dégradées. D’ailleurs, notre programme d’action pour cette année 2018 a été presque totalement réservé à la réfection et la remise en état du réseau. Nous avons lancé au moins huit projets et d’autres le seront d’ici la fin de ce mois d’octobre. Nous avons par ailleurs réalisé plusieurs études techniques, pour la réalisation et l’extension des réseaux d’assainissement au niveau de plusieurs localités. Nous avons aussi effectué une étude pour la réhabilitation des 40 locaux commerciaux de la commune, que nous avons trouvés dans un état lamentable.

Ils étaient devenus de véritables lieux de débauche. Ils ont été fermés, en attendant leur réhabilitation et leur attribution à des jeunes porteurs de projets d’activités. En outre, l’ensemble des véhicules du parc communal, que nous avons trouvés en panne, ont été remis en marche, à l’image du véhicule du maire, de 5 bus de transport scolaire, d’un camion de collecte des ordures et d’un petit fourgon de transport. Tous ces véhicules ont été réparés et remis en service sur nos fonds propres. Nous avons aussi acquis un nouveau camion avec une benne-tasseuse pour renforcer le service de ramassage des ordures ménagères.

Quelles sont les opérations retenues dans le cadre du PCD 2018 ?

Nous avons donc validé, dans un premier temps, le plan pour la remise à niveau de notre réseau routier, comme je vous l’ai expliqué, en plus de la réalisation de nouvelles routes pour les localités de Chatbiya, Mellah, Ath Khalouf, Ibougherdanen, Mâala, Beni Fouda, Ath Hmidane, les Kacimi et Boussaâd, en plus de l’aménagement urbain du chef-lieu de la commune. Nous avons aussi lancé les projets de réhabilitation des routes de trois villages, projets déjà finalisés.

Dans le cadre du FCCL, nous avons bénéficié de trois opérations pour la réhabilitation des routes des villages d’Ath Zekri, Draâ Lekhmiss et Bezit sud. Toujours dans le cadre du PCD 2018, nous avons réalisé, ici au chef-lieu communal, un stade matico avec du gazon synthétique, qui a déjà été réalisé et réceptionné. Nous avons aussi retenu des projets pour la réalisation de nouveaux réseaux d’assainissement, au niveau des localités d’Irechamenan, Tebaawanin, Imbarken, Demdoumen et d’Ibourassen, ainsi qu’un projet pour dévier le réseau d’assainissement du village Amen Geroud.

Pour les études techniques, nous avons retenu celles de la réalisation de gradins au niveau du stade du village Mâala et de l’aménagement urbain des villages Iâalouchen, Irbaâne et Amen Geroud. Nous avons aussi retenu des études pour le raccordement en gaz de trois localités et des locaux commerciaux de la commune. Des opérations urgentes ont également été retenues, pour la réhabilitation des réseaux d’éclairage public au chef-lieu et dans l’ensemble des villages. Ces opérations rentrent dans le cadre du budget supplémentaire (BS).

Plusieurs localités souffrent du problème des glissements de terrain. Avez-vous élaboré

un plan pour sécuriser votre commune de ces mouvements de sol dangereux ?

Effectivement, notre commune a beaucoup souffert de ce phénomène dangereux, particulièrement durant les années 2010 et 2011. Une étude géotechnique du sol a été réalisée par les services de la wilaya et du CTC (contrôle technique des constructions). Les citoyens ayant été touchés par ces glissements ont tous été dédommagés et les ouvrages d’utilité publique ont été réhabilités et renforcés, particulièrement les routes. Nous restons tout de même vigilants sur ce point et nous essayons de sensibiliser les citoyens, notamment ceux qui habitent dans des zones à risque. Des ouvrage pour la consolidation des terrains, notamment dans les zones ou les reliefs sont escarpés, seront réalisés.

Votre commune souffre également d’un manque en eau potable…

La plupart de nos 35 villages sont alimentés via des sources naturelles ou par citernes que l’APC assure. A part le chef-lieu communal et les localités d’Ighil Boumouren et de Bezit, qui sont raccordés à partir du barrage Tilesdit et dont les réseaux de distribution sont gérés par l’ADE, le reste de nos localités ne sont pas sécurisées en matière d’alimentation en eau potable. Dans certains villages, l’eau ne coule qu’une journée sur huit et la ressource demeure encore insuffisante, comparativement aux besoins de notre population.

Mais cette situation sera bientôt résolue, car le projet de raccordement de notre localité au réseau des transferts d’eau de la commune voisine de Bouira vient d’être inscrit sur le programme sectoriel de développement (PSD) 2018 du secteur de l’hydraulique. Ce projet, auquel une cagnotte de 15 millions de dinars a été allouée, sera prochainement lancé et les entreprises de réalisation ont déjà été retenues, il ne reste que l’approbation du marché pour lancer les travaux de raccordement. Après la fin des travaux de ce projet, le taux de raccordement à l’eau potable de la commune d’Ath-Laâziz sera de 100% et la gestion du réseau AEP passera en entier à l’ADE.

Et concernant le raccordement au gaz naturel ?

Nous avons atteint un taux de presque 80 %, concernant l’alimentation en gaz naturel. Tous les villages ont bénéficié d’opérations pour le raccordement au réseau. Actuellement, nous avons trois projets en cours, pour le raccordement des localités d’Ibourassen, Laghoual et Iallaouchen. Il faut préciser que ces trois dernières opérations accusent un retard de plus de 4 années, car les travaux étaient à l’arrêt depuis 2014, en raison d’un problème de paiement de la SDC. Les travaux ont été relancés récemment et la mise en service devrait intervenir dans trois à quatre mois, selon l’entreprise réalisatrice.

Nous avons aussi inscrit un projet, pour le raccordement de la localité de Chatbiya au gaz, sur le budget communal, ainsi qu’une étude pour le raccordement de certains hameaux, situés sur le versant nord, aux abords de la RN05. Cette étude sera, en principe, concrétisée sur un budget du fonds commun des collectivités locales (FCCL). Avec la finalisation de ces opérations, le taux de raccordement de notre commune au gaz passera à 100%. Il ne restera que les nouvelles constructions, qui nécessitent des opérations d’extensions des réseaux existants. L’APC est en mesure de prendre en charge ces opérations.

Où en est la couverture sanitaire ?

Il est indéniable que la population de notre commune souffre d’un manque de moyens en équipements et en personnel dans le secteur de la santé. Nous avons trois salles de soins au niveau des villages d’Iaalouchen, Mâala et Ighil Boumroun, en plus d’une polyclinique au niveau du chef-lieu. Malheureusement, ces infrastructures fonctionnent au ralenti, en raison d’un manque flagrant de médecins et de paramédicaux.

En plus du manque en personnel, ces infrastructures ne disposent ni d’ambulances pour les évacuations, ni de la radiologie qui ne fonctionne plus depuis 2010, en raison de l’absence d’un technicien radiologue. Ce problème, nous l’avons exposé à maintes reprises aux responsables de la direction de la santé, dans l’espoir d’atténuer le calvaire de nos concitoyens. Nous espérons aussi l’affectation de médecins spécialistes au niveau de la polyclinique du chef-lieu.

Votre commune est-elle touchée par la crise du logement ?

La pression sur le logement, sous différentes formules, se fait de plus en plus sentir dans notre commune. Pour le logement social, nous avons récemment distribué 70 unités à leurs bénéficiaires. Il reste encore 30 logements de cette formule, qui n’ont toujours pas été réalisés par l’OPGI, alors que le nombre de demandes déposées au niveau de la daïra dépasse les 600. Nous avons aussi procédé, récemment, à l’attribution de 115 aides à l’habitat rural, il nous reste encore plus de 470 demandes en instance.

Le problème, pour cette formule, est que certains bénéficiaires ne construisent pas leurs logements, bien qu’ils retirent les tranches de l’aide qui leur est accordée. Ils ont pourtant été informés de l’obligation d’achèvement des travaux dans un délai de six mois, faute de quoi ils devront rembourser les aides financières accordées par la caisse nationale du logement (CNL).

Dans cette optique, et pour faire un état des lieux sur l’avancement des travaux auprès de chaque bénéficiaire, j’ai lancé, au début de ce mois d’octobre, des visites d’inspection sur le terrain. Chaque bénéficiaire qui n’aura pas respecté ces délais sera mis en demeure et signalé auprès de la CNL. Si le retard persiste, nous serions donc obligés de faire recours à la justice pour récupérer les aides financières et les attribuer à d’autres demandeurs dans le besoin.

Comment s’est déroulée la rentrée scolaire au niveau de la commune ?

Dans l’ensemble, je dirai que la rentrée scolaire s’est déroulée dans de bonnes conditions à Ath Laâziz. Cependant, nous avons enregistré un manque de deux salles de classe au niveau de l’école Laârbi Saïd du chef-lieu. Ces deux salles ont été fermées l’année dernière en raison de leur dégradation. Nous attendons toujours la subvention pour les réhabiliter. Par ailleurs, je dois souligner que les parents d’élèves se sont impliqués, pour la réhabilitation des écoles primaires des villages d’Ighuelathine, Izouyad, Maâla, Iâalouchen et Béni Fouda.

Toutes nos écoles primaires sont raccordées au gaz naturel et disposent de cantines scolaires fonctionnelles. Cela peut paraître paradoxal, mais nous avons une école fermée à Bezit, en raison de l’absence d’élèves inscrits. Il y a aussi une autre école de 4 salles qui ne fonctionne qu’avec 8 élèves au village Ikezzaryen.

Un mot pour conclure…

Pour terminer, je réaffirme que notre premier objectif est de rattraper le retard en matière de développement et de désenclavement de notre commune. Je profite de cette occasion pour lancer un appel à l’adresse de nos concitoyens, pour qu’ils s’impliquent et participent à nos efforts dans le développement et le désenclavement des 35 villages de notre commune. Je rassure aussi notre population, concernant le problème d’alimentation en eau potable en lui assurant qu’il sera prochainement réglé.

Nous manquons également d’infrastructures de jeunesse et les deux salles polyvalentes existantes n’offrent aucune activité, quant au stade de Mâala, il nécessite une opération de rénovation et de modernisation. Nous souhaitons aussi la généralisation de l’outil internet et du téléphone fixe pour l’ensemble de nos villages, car il s’agit là d’une des principales revendications de nos concitoyens.

Entretien réalisé par Oussama Khitouche

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