La conservation des forêts tire la sonnette d’alarme

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La filière apicole est sérieusement menacée de disparition dans la wilaya de Béjaïa, a estimé Abane Lehlal, responsable à la conservation des forêts de Béjaïa, lors d’une journée de sensibilisation contre l'intoxication de la faune sauvage, organisée avant-hier au niveau de la forêt de Boumansour dans la commune de Toudja.

Plusieurs apiculteurs de la région ont déjà alerté la conservation des forêts et la direction des services agricoles sur le phénomène étrange de la mortalité des abeilles et la mauvaise qualité du miel récolté ces dernières années. Le déclin de la filière apicole est dû principalement, selon Abane Lehlal, à la transformation des forêts en décharges sauvages.

«Cette campagne de sensibilisation est une première étape d’un riche programme qui s’inscrira dans la durée. Nous sommes arrivés à la ligne rouge. Nous tirons la sonnette d’alarme sur la situation qui prévaut dans nos forêts, malheureusement transformées en décharges de déchets solides. Les conséquences de cette situation sont la mortalité et l’intoxication de la faune sauvage, en particulier les abeilles quand elles butinent dans des déchets sucrés», a-t-il souligné.

Cette campagne de sensibilisation, suivie d’un volontariat de nettoyage des forêts envahies par des déchets et ordures de toute sorte, a été organisée en collaboration avec l’association des chasseurs de la wilaya de Béjaïa et le conseil interprofessionnel de l’apiculture. Ces trois partenaires ont appelé à l’implication de tout le monde pour sauver la faune sauvage. «Les décharges sauvages qui pullulent dans nos forêts représentent un danger d’intoxication et de mortalité pour la faune sauvage. Il n’y a pas uniquement les abeilles qui sont touchées, même des lapins commencent à disparaitre. Nous appelons à l’implication de tout le monde pour remédier à cette situation», s’est alarmé le président de l’association des chasseurs de Béjaïa.

Dans la commune d’Oued Ghir, ce sont les unités de fabrication des produits de sanitaires (lavabos, receveurs de douche…) avec la matière de la résine qui posent problème à l’activité apicole, selon un apiculteur de la région. «Il est avéré que la résine est une matière cancérigène. L’implantation et l’activité des unités de fabrication des sanitaires au niveau des terres agricoles, où des apiculteurs détiennent des ruches, est une grave erreur. Les conséquences sont désastreuses sur les activités agricole et apicole», a déploré notre interlocuteur, tout en réclament l’intervention des autorités concernées. Pour rappel, les apiculteurs de la wilaya de Béjaïa ont créé une coopérative apicole, en 2016, dans le but d’organiser leur filière et la développer.

Une aide de huit milliards au profit des apiculteurs

Par ailleurs, la conservation des forêts de Béjaïa a annoncé qu’elle vient de bénéficier d’un montant de huit milliards de centimes, destiné au développement de la filière apicole dans les zones rurales de la wilaya. Les apiculteurs souhaitant bénéficier de ce programme d’aide sont appelés à fournir leur dossiers de candidature à la conservation des forêts. Une commission a été installée à l’effet d’étudier les dossiers des postulants, a-t-on informé. L’octroi des aides aux bénéficiaires désignés dans le cadre de cette opération est prévu pour le mois de mars de l’année prochaine, a-t-on expliqué

B. S.

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