Accueil Évènement L’OPGI traîne un retard de… 30 ans !

TIZI-GHENIFF - Projets de logements en souffrance : L’OPGI traîne un retard de… 30 ans !

1367
- PUBLICITÉ -

Les citoyens des deux communes de la daïra de Tizi-Gheniff ont eu l’occasion, avant-hier, d’exposer leurs problèmes, lors de la visite du wali, Abdelhakim Chater, dans la région.

- PUBLICITÉ -

La première escale fut M’Kira. Le wali et sa délégation ont pu constater sur place les manques dont souffre la région et l’ampleur des retards enregistrés dans la concrétisation des projets. Le chantier des 116 logements RHP, tant attendu par la population, fut un exemple. Ce projet enregistre un retard de cinq ans. Le wali a instruit l’OPGI d’appliquer les pénalités de retard à la fois sur l’entreprise et sur le bureau d’étude. Il a, en outre, donné un délai de deux mois pour l’achèvement de l’unité de 40 logements à 70% de taux de réalisation.

Le cas des 16 logements en retard de 30 ans a fait perdre au wali son sang froid : «30 ans de retard !» Le directeur de logement avouera: «On a battu le record en retard». Le projet a été réévalué en 2016. L’OPGI a tenté de justifier les retards par les contraintes «bureaucratiques». Des excuses qui ont été réfutées par le premier responsable de la wilaya : «Ne me racontez pas des bobards. (…) Vous travaillez en rangs dispersés alors que vous faites partie d’une même wilaya et du même ministère», lance-t-il.

Le wali a instruit sur place toutes les directions concernées d’adresser des mises en demeure et de résilier s’il faut les contrats: «Je veux des centaines de mises en demeure chaque semaine sur mon bureau : Investisseurs, réalisateurs, entreprises, bureaux d’études, fournisseurs».

«Maire manager au lieu de maire administratif»

Évoquant le problème de manque de foncier dont souffre M’Kira, le wali Chater a invité les P/APC à changer de mentalité : «Il ne faut pas seulement compter sur les terrains de l’Etat. Il faut aller vers le privé et essayer d’avoir du foncier pour qu’on puisse vous injecter des projets (…) Pour payer ces terrains, on vous aidera avec le budget de la wilaya. Ces parcelles vous les donnerez aux investisseurs qui vont faire des projets pour créer de la richesse et des postes d’emploi», a-t-il souligné.

Telle est donc, selon le wali, la nouvelle approche que l’État veut asseoir au niveau des collectivités : «Maire manager au lieu de maire administratif». Les citoyens et le mouvement associatif ont fait part au wali des problèmes auxquels ils font face, tel le gaz, l’assainissement, les structures de santé, mais surtout le problème récurent d’AEP. «La commune de M’Kira souffre du manque de ressources hydriques. Il n’y a aucun gestionnaire pour l’eau et il n’y a pas de réseau. C’est la commune la moins lotie», dira le directeur d’hydraulique. Néanmoins, ce dernier a fait savoir qu’une somme de 25 milliards a été consacrée pour l’AEP en 2018 et 25 milliards sont prévus l’année prochaine. En matière de ramassage scolaire, la commune est «déficitaire», a fait savoir le P/APC.

Huit millions de dinars est le coût de la convention avec le privé. M’Kira vient de bénéficier d’un bus offert par le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales. La bonne nouvelle de la journée pour les habitants est l’attribution de 60 aides à l’habitat rurale. Notons que le nombre de demandes à l’habitat rural est de 1 200 demandes. Depuis 1999, la commune a bénéficié de 2 323 aides, dont 40 dernièrement.

«Les opérations non exploitées seront reprises»

À Tizi-Gheniff, la deuxième escale, il était notamment question de la nouvelle zone d’activités. Cette zone de 24 hectares est un investissement de 8,4 milliards de dinars qui permettra de créer 1 380 postes d’emploi. Le wali a instruit pour accélérer la procédure de l’établissement des arrêtés de concession, puis installer les investisseurs même si la viabilisation n’est pas entamée. Il a expliqué que «la viabilisation doit se faire en parallèle que l’installation des unités industrielles pour gagner du temps».

Les projets prévus sur les dix lots de terrains de cette zone sont trois projets autour de l’automobile : recyclage, batterie, carrosserie et pièces détachées, et deux projets d’emballage pharmaceutique, fabrication et recyclage de matière première. Pour rappel, la zone industrielle de Tizi-Gheniff était initialement prévue pour 116 h avant qu’elle ne soit réduite à 24h à cause d’un problème juridique lié à la nature du terrain agricole.

En réponse aux préoccupations des citoyens quant à l’éventualité de pollution que pourrait engendrer ces unités de production, le wali a rassuré : «Toutes les mesures seront prises pour éviter la pollution. Les investisseurs seront obligés de récupérer 95% de leurs déchets pour éviter qu’ils soient rejetés. Comme se fut le cas à M’Kira, Tizi-Gheniff, le wali a accordé 50 aides à l’habitat rural au profit des citoyens. À propos des budgets attribués pour des opérations qui ne sont pas consommées, le wali a annoncé que «toute opération non exploitée sera reprise et attribuée au profit d’une autre commune qui en a besoin».

Kamela Haddoum.

- PUBLICITÉ -