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TIZI-OUZOU - Chômage et travail informel : Doit-on se réjouir de ces faux chiffres ?

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Moins de 12 000 nouveaux postes d’emplois ont été créés dans la wilaya de Tizi-Ouzou durant les dix premiers mois de l’année en cours.

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Le taux de chômage, lui, se situe à un peu plus de 7%, soit 4 points de moins que le taux national.

Les statistiques sur l’emploi et le chômage demeurent, à ce jour, tributaires de calculs approximatifs, faute de données réelles récoltées sur le terrain. La difficulté réside surtout dans le comptage de l’emploi dans le secteur informel, qui reste le grand pourvoyeur en postes de travail. Bien que la non-déclaration des employés par leurs employeurs soit en diminution, il n’en demeure pas moins que les activités, notamment commerciales, continuent de fonctionner, loin de tout contrôle. Sur les 1,2 million d’habitants de la wilaya, la population active reste la grande inconnue, même si, au niveau de la CNAS, le nombre de travailleurs déclarés se situe à 380 000. D’où les réserves qu’on pourrait émettre sur le réel taux de chômage. La culture de la débrouille reste répandue, surtout parmi la masse juvénile en quête de rentabilité journalière. L’engouement qu’avaient suscité par le passé les dispositifs à l’emploi de jeunes, CNAC et ANSEJ, a nettement diminué. D’abord, les secteurs d’activités proposés par ces deux dispositifs n’attirent pas beaucoup de jeunes, ensuite, le sort de centaines, voire de milliers, d’anciens promoteurs n’incitent pas grand monde à s’endetter. Les chiffres avancés par le directeur de l’Emploi de Tizi-Ouzou renseignent sur la frilosité de ces deux dispositifs, puisque seulement 352 postes d’emploi ont été créés par l’ANSEJ et 240 par la CNAC. La crise financière que traverse le pays depuis 4 ans a eu des effets retentissants sur les projets structurants prévus dans la wilaya. Une wilaya qui, en dehors du bâtiment et des chantiers d’utilité publique, ne dispose pas d’assez d’atouts permettant une dynamique économique locale. Ni l’agriculture, qui reste une activité vivrière, ni le tourisme, qui demeure un vœu pieux, ne peuvent être des secteurs pivots dans la relance du développement local, et par conséquent, des pourvoyeurs de postes d’emplois. Quant au secteur du bâtiment, les retombées néfastes sur les entreprises privées sont, on ne peut plus, dramatiques pour l’emploi. Quoi qu’aucune étude n’ait été menée pour mesurer les retombées de la mise en berne de plusieurs projets tenus notamment par le privé, des centaines de travailleurs ont été libérés et ont grossi les rangs des chômeurs d’une façon exponentielle. «Il y a trois ans, j’employais près de 100 ouvriers sur les deux projets de logements LPA au niveau d’une commune, actuellement, je ne peux embaucher que 18 travailleurs que j’ai affectés à un projet, en attendant de le finir pour passer au second», révèle Amar. B, entrepreneur en bâtiment. Une situation, explique-t-il, qui a fait que les deux projets accusent un retard dans la réalisation. Le mois dernier, un autre entrepreneur, dans le secteur du bâtiment, hydraulique et travaux routiers, nous informait de la mise au chômage de plusieurs de ses ouvriers, faute de projets. Il faut dire que tant que la machine du développement, devant être tirée par l’Etat, est grippée, les indicateurs du chômage ne peuvent qu’être au rouge.

M. A. T

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