La béatification de catholiques est «un symbole du vivre-ensemble»

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La béatification samedi à la chapelle de Santa Cruz à Oran de 19 personnalités catholiques «est un symbole du vivre ensemble», a déclaré, dimanche à Tizi-Ouzou, l’ambassadeur de Belgique, Pierre Gillon. La cérémonie de béatification, qui s’est déroulée en présence du ministre des Affaires religieuses et Wakfs, Mohamed Aissa, représentant du président de la République, Abdellaziz Bouteflika, est «un moment important pour l’Algérie, ainsi que pour les religieux et religieuses qui ont vécu leur fidélité jusqu’au plus grand sacrifice de l’Amour», a déclaré M. Gillon, venu assister dans la ville des Genêts à un hommage à quatre pères blancs de Tizi-Ouzou, Jean Chevillard (Italie), Charles Deckers (Belgique), Alain Dieulangard et Christian Chessel (France), assassinés le 27 décembre 1994 par des terroristes. Le diplomate belge, présent au recueillement qui s’est déroulé au cimetière chrétien en présence des familles et amis des pères assassinés, a souligné que «cette béatification est aussi le symbole du vivre-ensemble, un projet qui est porté par le président de la République algérienne, Abdellaziz Bouteflika». L’ambassadeur de Belgique en Algérie a affirmé que «cette suprême reconnaissance religieuse est aussi un message pour l’avenir, un message d’amour et une source d’inspiration pour chacun. Et c’est ça la signification de ma présence à cet hommage», a-t-il dit. M. Gillon a rappelé que ces quatre religieux «ont voulu être en Algérie aux côtés du peuple algérien, pour partager sa souffrance, parce qu’on ne quitte pas un ami alors qu’il est en train de souffrir», évoquant Charles Deckers «qui avait marqué toute une génération et peut-être même toute la population à Tizi-Ouzou et en Algérie». «Il a marqué les cœurs et les esprits», dira-t-il encore. Pour sa part, le père supérieur général des pères blancs, Stanley Lubungo, a déclaré, lors de cet hommage, qu’il a commencé à «vivre les choses autrement à partir d’hier», expliquant que «depuis l’assassinat des quatre pères blancs en 1994, nos regards étaient fixés sur ceux qui ont commis ce drame, mais depuis hier j’ai compris qu’il fallait plutôt regarder nos quatre confrères et comprendre la réalité à partir de ce qu’ils ont vécu, pour entrer dans le mystère de l’Amour sans lequel ils ne seraient pas restés en Algérie». «Que l’on puisse désormais regarder à partir de leur perspective», a-t-il relevé. Le responsable de la chapelle de Tizi-Ouzou, le père Benoit Mwana, a souligné, quant à lui, que «cette béatification est un signe de fraternité qui nous engage à mieux vivre ensemble». La présence du ministre des Affaires religieuses et Wakfs, en sa qualité de représentant du président de la République, est «un signe de solidarité», a-t-il relevé, rappelant que durant la décennie noire qu’a vécue l’Algérie, musulmans et chrétiens ont été la cible des terroristes, qui tuaient tous ceux qui étaient engagés pour la vérité et contre la violence».

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