«Passer le stade du constat»

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La commune de Boghni, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, a organisé avant-hier, au lycée technique, une rencontre consacrée à l’environnement. 

En présence des 4 P/APC, des services des forêts et de la santé du mouvement associatif, des représentants des comités de villages et de plusieurs invités de marque, à l’instar du célèbre chanteur Akli Yahiatene, le chef de daïra n’a pas manqué de signaler l’urgence de passer à l’action et de trouver les moyens d’éradiquer les décharges sauvages et les amoncellements de déchets qui envahissent les villes, les accotements des routes, les champs et les placettes même des villages : « Il s’agit pour nous de trouver des solutions efficaces. Et celles qui le sont concernent surtout le comportement des gens. Notre daïra, autrefois exemplaire, est devenue en quelques années hideuse. Mais il nous faut dépasser le stade des constats. La sensibilisation, l’organisation d’opérations de volontariat périodiques et l’implication de tous les citoyens et citoyennes feront, à coup sûr, disparaître la saleté qui envahit les seuils de nos maisons. Et nous n’hésiter pas à sévir contre les récidivistes et les récalcitrants », dira le chef de daïra. Pour sa part, le P/APC de Boghni, M. Belhadj, déplorera : « Quand on a à gérer les ordures d’une commune comme Boghni, qui s’étale sur une surface de 51 KM2, avec seulement 4 tracteurs et un nombre réduit de chauffeur, la tâche est vraiment très difficile, voire impossible. Nous appelons les responsables au niveau des villages à mieux s’organiser et à respecter les horaires de ramassage des ordures, afin d’éviter l’entassement des détritus à travers les villages. Nous demandons aussi à l’Etat de nous attribuer plus de moyens roulants et plus de chauffeurs ». Le responsable du parc du Djurdjura après avoir fait le tour de la question et relater les agressions continues que subit le parc annoncera : « Nous avons organisé dernièrement, une campagne de nettoyage. En 2 jours seulement, nous avons collecté 20 tonnes de déchets. Nous allons aussi organiser 2 concours verts en milieu scolaire pour éduquer et sensibiliser les élèves sur l’importance de l’environnement et sa préservation ». Le débat fut ensuite ouvert aux participants qui n’ont pas manqué de faire des propositions et de solliciter l’aide de l’Etat concernant les moyens. Un intervenant appellera: « Maintenant que nous connaissons l’état des lieux, les causes et les conséquences, essayons de trouver des solutions ». Et plusieurs propositions furent avancées. Il fut, entre autres, question de créer une déchetterie, de taxation, de renforcement des moyens des APC et de création de postes d’agents de protection de la nature. Dda Akli, invité à prendre la parole dira par exemple : « L’oliveraie de Tiniri a été nettoyée, il y a quelques temps. Mais hélas, elle est de nouveau envahie de déchets. Nous devons à tout prix changer notre comportement. Cela passe inévitablement par l’éducation. Nous devons tous nous impliquer sérieusement car nous n’avons pas de pays de rechange ». 

L’incivisme pointé du doigt 

Dans la même journée de samedi, au milieu de l’après-midi, c’est dans le village d’Aït Smail que fut initiée une rencontre, dans la bibliothèque sise au chef-lieu. Une rencontre à laquelle ont assisté le maire, les 3 autres P/APC de Boghni, d’Assi Youcef et de Mechtras, les responsables des services de la santé et des forêts, les représentants de l’ONM et ceux des comités de villages. Dans son discours d’ouverture, M. Makhloufi, le premier magistrat de la commune, dira, après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes : « L’état des lieux est chaotique, nous le connaissons tous. Cette réunion se veut le prolongement de celles tenues au niveau de la wilaya et de notre daïra. Notre objectif et de redorer le blason de notre municipalité et cela passe par un débat durant lequel je souhaite entendre vos propositions. Nous tâcherons de transmettre celles-ci aux plus hautes autorités de la wilaya. Des décisions doivent être et seront prises et nous ferons en sorte de mettre un frein à la dégradation de notre environnement ». Pour Mr Belhadj, le maire de Boghni, le message fut simple : « Les prérogatives et les moyens dont disposent les APC sont connus de tous. Si nous sommes là c’est parce que nous avons un message à vous transmettre. Nous attendons vos propositions pour enfin passer à l’action. Toutes les APC travailleront en étroite collaboration car le sujet nous concerne tous. Il faut vite retrousser les manches, c’est une question d’honneur. Nous n’accepterons plus d’être qualifiés de wilaya sale. Nous devons coûte que coûte relever le défit ». Il est à souligner que les services de l’hygiène de la commune ont réalisé un film qui montre les multiples dépotoirs et décharges sauvages qui foisonnent dans les communes. On y voit des rivières polluées et des déchets et des tas de gravats entreposés aux abords des routes. Et l’impact de tout ceci sur l’environnement est effrayant. La parole fut ensuite donnée aux responsables de la santé et à ceux des forêts qui n’ont pas manqué de tirer la sonnette d’alarme. Les représentants des comités de villages ont appelé d’une seule voix l’Etat à aider  les APC en renforçant leurs moyens. Les débats et les interventions furent à la hauteur et une réelle prise de conscience caractérisa les échanges.

Hocine T

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