Les prix des viandes inabordables

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Comme à chaque veille de l'Aïd, d'interminables files d’attente se forment devant les boucheries. La demande en viande se fait en effet plus improtante.

Si les ménages ont été quelque peu épargnés durant ce mois par la baisse des prix, notamment des fruits et légumes, ils ne peuvent échapper à la cherté de la viande. Dans cette ville qui compte plus d’une dizaine de boucheries, tous les prix affichés sont les mêmes. Le prix de la viande de mouton a été maintenu, durant tout le mois sacré à 1 400 DA/le kilo. Pour cette occasion, elle a été affichée par certains à 1 500 DA. Quant à la viande bovine, son prix varie entre 850 et 950 DA/ le kilo. Même la viande fraîche importée est à 900 DA/le kilo. Notons aussi que les viandes congelées qui ont tant soulagé les ménages à moyens revenus, les années précédentes, ont été elles aussi, vendues plus cher durant ce mois. « On ne peut pas s’en passer de ce produit, notamment le jour de l’Aïd. Mais, durant ce mois, je vous dirai que je me suis contenté des viandes blanches », nous confiera ce père de famille accosté devant une boucherie au centre-ville de Draa El-Mizan. Dans certains villages de la commune, le sacrifice collectif est maintenu. D’ailleurs, il nous a été donné d’apprendre que des moutons seront immolés, aujourd’hui, à Boumahni pour justement sauvegarder cette tradition appelée communément Timechret ou Lawziâ. « C’est juste pour la tradition. Sinon les habitants du village se rencontrent pour débattre de beaucoup de choses et cela permet aussi de distribuer de la viande aux pauvres », nous dira un habitant de Boumahni. A la veille de cette fête religieuse, ce n’est pas seulement les boucheries qui sont prises d’assaut, mais aussi les magasins de vêtements pour enfants. A ce niveau, c’est une véritable saignée pour les parents. « Durant tout le mois, tout le monde ne pensait qu’à la nourriture. Beaucoup de parents ont oublié ce moment incontournable », lancera ce père qui avouera avoir dépensé plus de quinze mille dinars pour vêtir ses trois enfants. Et de poursuivre: « C’est vraiment cher. Ce que j’ai dépensé est le minimum parce qu’ils sont petits. Si vous avez trois enfants âgés de plus de dix ans, vous débourserez au moins vingt cinq mille dinars ». Dans une virée au centre-ville et au niveau des marchands dits « trabendistes », les prix sont vraiment exorbitants. Un tee-shirt pour un enfant de quinze ans est vendu à 2 000 voire 3000 DA, un pantacourt entre 2500 et 3000 DA, une paire de baskets entre 2500 et 4000 DA et la liste est longue. Pour cette occasion, il nous a été donné de constater que la plupart des légumes n’ont pas subi de hausse et même les fruits de saison (pastèque, melon, raisin) sont toujours abordables. Notons aussi qu’avec l’organisation du marché tout le monde a ressenti qu’il n’y a pas eu de pénuries durant ce mois. Terminons par signaler que les enfants ont eu une grande part du budget familial, non seulement parce qu’ils ont été vêtus pour cette occasion, mais aussi ils ont été gâtés avec des jouets… et même des pétards. En tout cas, bonne fête à tout le monde.

Amar Ouramdane

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