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Timizart : Elle connaît des agressions quotidiennes : La forêt d’Aberane en voie de disparition

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La forêt d’Aberrane, a le code de région africa/meddle East (littéralement « Moyen orient et Afrique du nord »), régulièrement utilisé dans les écrits académiques et d'affaires.

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Il désigne une grande région, depuis le Maroc  au nord-ouest de l’Afrique jusqu’à l’Iran au sud-ouest de l’Asie, qui comprend généralement tous les pays du Moyen orient et de l’Afrique du nord. Elle est nichée sur une altitude de 821 mètres, à la lisère de deux communes à savoir Iflissen, au sud-est et Timizart, au nord.  La forêt d’Aberrane est un véritable poumon écologique dans cette région nord de la wilaya de Tizi-Ouzou. Dense surtout en chêne-liège, ce lieu de villégiature offre une vue imprenable puisqu’on brasse d’un  seul coup d’œil la chaîne montagneuse du Djurdjura et la mer méditerranée. Cette étendue boisée  qui longue la route nationale 71 et d’une importance vital pour l’écosystème de toute la région à tel point que les services des Forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou y ont même créé une mini pépinière. Pourtant  et malgré son importance et les atouts  touristiques et économiques singuliers qu’offre ce lieu, force est de constater un état de dégradation avancée de ce joyau de la nature.  Il nous suffit pour cela de traverser la route nationale 71 pour constater de visu cet état de fait. «Dans les années 80, la forêt était si dense qu’il nous était impossible de distinguer le village d’Imsounene situé en contrebas de cette étendue verdoyante. Il faut dire que le massacre de cette forêt fut entamé dès les années 80 puisque les riverains  coupaient du bois d’une manière anarchiques pour en faire des pieds droits pour leur construction.  S’est ajouté à ce comportement irresponsable, encouragé par le laxisme des autorités chargées de la préservation du site, les moults incendies qui ont fini par réduire Aberanne à ce qu’il est aujourd’hui : « une forêt en voie de disparition » nous dira un  citoyen de la commune de Timizart. Un autre citoyen lui regrette l’indifférence des citoyens des deux communes  à savoir Iflissen et Timizart par rapport à ces incendies. « Il fut un temps où dès qu’un début d’incendie est signalé les villageois se mobilisent tous pour l’endiguer. Aujourd’hui tout le monde fait comme si la destruction de ces espaces verts ne les concerne nullement. » Pourtant, ce qui choque le plus  ce sont ces immondices  que l’on voit partout à l’entrée de la forêt et qui longent la route nationale 71 vers Tizi Bounoual  ou vers  Mira et Agni  Ou charki ou tout simplement vers le nord pour rejoindre la commune d’Iflissen.  «  La forêt est devenue un dépotoir à ciel ouvert, regrette un citoyen d’Imsounen trouvé sur les lieux. » Pour notre interlocuteur, la responsabilité de cette situation désolante incombe aux riverains et aux services forestiers qu’il accuse de laxisme tout en déplorant l’attitude inconsciente des consommateurs d’alcool qui hantent les lieux chaque jour et qui jettent leurs ordures n’importe où sans aucun égard à la nature et au site. En effet  la prolifération des bars clandestins, phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, est un autre vecteur qui contribue grandement à la destruction de nos sites, non seulement aux Ait Djannad mais aussi partout en Kabylie, nous dira-t-il en guise de conclusion. Reste le risque majeur qui à terme finira pas ravager complètement la forêt d’Aberrane, la convoitise du foncier par certains opérateurs à des visés mercantiles. On se souvient de la tension qui a régné l’année dernière,  entre les deux villages d’Igherbienne et d’Ibdache à propos des terrains limitrophes du lieudit Agouni n Timlilin et qui aurait pu se terminer dans la violence n’eût été la sagesse des uns et des autres.  «  C’est une raison de plus pour cadastrer tous ces terrains d’une manière officielle pour éviter toute tension entre les villageois mais aussi pour déterminer les sites à construire et ceux à préserver pour la pâturage, l’agriculture, » nous dira un citoyen de la commune de Timizart qui reprend l’adage : Prévenir est mieux que guérir. « En effet, dira-t-il, pourquoi attendre à ce qu’un conflit éclate pour essayer de le résoudre, gérer la cité c’est prévoir et anticiper afin de désamorcer toute tension éventuelle entre  les citoyens d’une  même commune. »

A.S. Amazigh

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