Les usagers d’Algérie-poste s’indignent

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Depuis le début du mois de Ramadhan, une note jugée confidentielle a été destinée au receveur du bureau de poste du chef-lieu de ne pas ouvrir la porte et de revenir au système du paiement et de règlement de toutes les autres prestations via la fenêtre.

Cette décision est mal perçue aussi bien par les comités de villages que par les responsables locaux. «On ne comprend pas pourquoi cette décision tombe comme un couperet après que la sécurité eut été rétablie.

On parle de mesure de prévention en raison des braquages qui se sont multipliés ces derniers mois. Mais, ce n’est pas du tout le cas de notre poste qui n’a jamais été visée même lorsque les groupes terroristes écumaient la région», nous déclarera un membre d’un comité de village du douar de Boumahni. Suite aux réclamations des usagers qui se sont indignés contre cette mesure, le maire s’est rapproché de la direction d’Algérie-poste. «On m’a répondu que la mesure émanait de la tutelle.

On nous a demandé de sécuriser les guichets avec des barreaux. Opération que l’APC ne peut tenir en charge car cet équipement ne lui appartient pas. Notre bureau de poste est situé sur la RN30, donc il n’est pas isolé. Même s’il n’y a pas de structures de sécurité c’est la paix totale. Pourquoi alors pénaliser ces citoyens ?», nous confiera notre interlocuteur.

Devant cette mesure qui s’est prolongée après le mois de Ramadhan, les usagers de ces services subissent des désagréments au quotidien. Aussi, au versement des pensions de retraite, des vieux et des vieilles passent des heures entières sous un soleil de plomb. «On qualifie cette mesure d’humiliation et de manque de respect envers les clients de ces services», fulminera un septuagénaire qui se protégeait du soleil avec un parapluie devant cette fenêtre entrouverte.

Au moment où les responsables parlent de la réouverture des bureaux de poste des zones rurales, voilà une décision inconfortable qui vient de contredire leurs projections. Les usagers de ce service comptent signer une pétition pour demander à la ministre de la Poste et des nouvelles technologies de lever cette mesure jugée non seulement humiliante, mais discriminatoire.

«Si Algérie-poste veut sécuriser ses infrastructures, elle n’a qu’à recruter des agents de sécurité», nous répondra simplement un autre usager rencontré devant le bureau postal. Il faut souligner que des bureaux de poste tels celui de Boufhima, de Tafoughalt, d’Oueld Mériem, sont sous la coupe de cette décision depuis plus de vingt ans, alors que d’autres ont été entièrement fermés pour la même raison.

Amar Ouramdane

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