Thahamamth ressuscitée à Tafoughalt

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Certains l'appellent Lawziâ, d'autres Thawazaâth ou encore Themchret, à Tafoughalt, une grappe de villages d'Aït Yahia Moussa, on lui donne le nom de Thahamamth.

Ce sont des bêtes immolées en certaines occasions, mais c’est généralement avant le lancement de la cueillette des olives que les villageois recourent à ce rituel. Cette fin de semaine a été marquée par l’immolation de bêtes à Ath Abdellah. C’est la djemaâ de ce quartier qui a pris l’initiative de ressusciter cette tradition ancestrale alors que les autres djemaâs, en nombre de huit, n’ont pas pensé à cela. En effet, bien que ce hameau ne soit pas assez important en matière d’habitants, tout de même, Thahamamth a eu bel et bien l’idée. «Nous avons cotisé de l’argent selon le nombre de personnes par foyer et nous avons ensuite confié cette mission aux responsables de la djemaâ. Quant à l’égorgement et à la répartition des parts de viande, ils ont été faits par tous les membres dans une grande ambiance», nous confiera un habitant de ce hameau. À une question sur la symbolique de ce rituel, notre interlocuteur nous répondra que c’est une tradition sans aucune connotation religieuse. «Je me souviens quand j’étais petit, c’était le moment que nous attendions. À l’époque, on égorgeait des boucs et à l’occasion de la fête de l’Aid El Fitr, c’était des moutons. Encore une fois, cela m’a plongé dans la nostalgie d’antan», nous dira un autre villageois, habitant à Draâ Ben Khedda, venu spécialement assister à ce rendez-vous annoncé depuis déjà des semaines par les responsables de la djemaâ des Ath Abdellah. Notre deuxième interlocuteur souhaitera que cette tradition soit ressuscitée par les autres djemaâs du village. Et c’est ainsi, après l’immolation de ces bêtes, les gaules, les corbeilles et les bâches sont sorties des hangars. C’est le début de la cueillette des olives. Pour en savoir plus sur la signification de cette opération, un autre habitant nous citera, par exemple, que cela promettait de la prospérité une bonne récolte et aussi éviter tous les accidents qui pourraient arriver aux cueilleurs d’autant plus qu’ils auront affaire à des oliviers séculaires généralement implantés dans des endroits escarpés. Pour rappel dans ce village, l’un d’eux, un sexagénaire retraité avait laissé sa vie dans l’une de ses oliveraies parce qu’il est tombé d’un arbre. «Nous souhaitons une saison prolifique pour tout ce qui se passera dans la sérénité et sans aucun incident aussi minime soit-il», conclura notre dernier interlocuteur. Notons enfin qu’à Tafoughalt, une bonne récolte est en perspective.

Amar Ouramdane

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