Carences multiples au village historique d'El Kelaâ !

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Les habitants du village historique d’El Kelaâ, situé à 25 kms du chef-lieu communal d’Ighil Ali, continuent de broyer du noir. La dégradation du cadre de vie et les carences en tous genres ne sont pas faites pour arranger les choses pour une population estimée à près de 500 âmes. La beauté féerique et inégalable de ce village, perché sur un énorme rocher à 1 200 mètres d’altitude, cache mal les conditions de vie déplorables qu’endurent les habitants. Si vous désirez un jour visiter ce beau village qui a enfanté des hommes hors du commun, à l’instar de Mohamed El Mokrani, chef de l’insurrection de 1871, n’attendez surtout pas un fourgon ou un minibus car le transport vers ce village n’est pas assuré. Il faudra louer un taxi clandestin à 700 DA la course. Pour les habitants non véhiculés de ce village, ce calvaire est perçu comme un énorme problème, surtout lorsqu’il s’agit d’acheminer un malade vers la polyclinique d’Ighil Ali, située à 25 kms ou vers l’hôpital d’Akbou situé à 60 kms. Ce n’est pas fini car dans ce village, l’eau potable n’est pas pérenne sur le réseau de l’alimentation. Elle n’est disponible qu’un jour par semaine est dès fois plus. Les robinets restent à sec durant de longues périodes, et cela agace les villageois qui sont obligés d’acheter des citernes d’eau tractées à raison de 1 000 DA, pour les différents usages domestiques (lavages, bains,…). Néanmoins, l’existence de plusieurs sources d’eau douce dans ce village atténue quelque peu cette pénurie, en permettant aux habitants d’avoir quoi boire. Pour sa part, le gaz de ville y brille par son absence. En principe, un programme d’extension du réseau de cette énergie serait en bonne voie, à en croire une source municipale. Mais en attendant que cela soit traduit sur le terrain, les habitants d’El Kelaâ endurent, durant chaque hiver, le calvaire des tempêtes de neige et le froid glacial qui balaie leur village. La neige tombe avec abondance, isolant durant des jours ce village. Les ménages qui ne font pas de provisions (nourritures, gaz butane,…) encourent de gros risques en conséquence. Dans le même contexte, nous avons relevé aussi la fermeture de l’unité de soins au niveau de ce village, ce qui n’arrange aucunement les affaires des Kelaâouis. L’infirmier qui assurait les premiers soins (pansements, sutures, injections,…), lequel a pris sa retraite, n’a pas été remplacé par un autre afin d’assurer le service médical surtout aux personnes âgées et aux malades chroniques. Est-il concevable pour un malade de louer un taxi clandestin à 700 DA pour se rendre à la polyclinique d’Ighil Ali, à 25 kms plus loin, afin de faire une… injection ? Les villageois trouvent cela aberrant !

Syphax Y.

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