Le centre de soins de la Cnas de Boumahni inexploité

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Cette commune de plus de quinze mille habitants issue du découpage administratif de 1985 accuse un grand retard en matière de structures sanitaires. Même au chef-lieu, il n’existe qu’une salle de soins vétuste loin de répondre aux attentes de la population en matière de santé. Pourtant, lors de notre virée dans le douar de Boumahni, nous avons découvert une très belle infrastructure qui pourrait devenir une véritable polyclinique.  » Cette structure a été réalisée au début des années 80. C’est un bien de la Caisse Nationale des Assurances Sociales( Cnas). Elle a été prise en charge par le secteur de la santé jusqu’en 1994 puis elle a été reprise par la Cnas. Malheureusement, elle n’a pas été prise en charge comme il se doit. Certes, son état est l’un des plus propres de toutes les structures de santé mais elle est mal rentabilisée », nous explique un adjoint au maire. Ce dernier nous apprend que les comités de villages ont interpellé à maintes fois les responsables de la Cnas pour la doter en moyens humains, en vain.  » Une commission s’est déplacée sur les lieux. Cependant, on n’a vu rien venir », nous confie un membre de la coordination des comités de villages. Le comble, c’est qu’elle reçoit des patients même des localités avoisinantes telles Ait Yahia Moussa et les villages à la périphérie du chef-lieu de la commune. Les personnes rencontrées sur les lieux soulèvent le problème du manque de personnel. « Depuis que l’un des médecins est parti en retraite, il n’a pas été remplacé. Aujourd’hui même celui qui est sur place n’attend qu’à partir », nous dit un patient qui attendait son tour. Selon le personnel paramédical, les consultations quotidiennes atteignent les cent patients. L’adjoint au maire nous explique: « C’est un centre qui se compose de deux salles de soins, d’un cabinet médical, d’un cabinet dentaire et de deux fauteuils dentaires, d’un laboratoire de prothèse dentaire, d’un bloc pour la radiographie et de nombreuses salles. Il y a à côté un autre bloc inexploité jusqu’à présent. Par ailleurs, il est doté de six logements dont quatre sont occupés alors que les deux autres sont vides ». Concernant les extractions dentaires, elles ne sont faites que grâce à un dentiste affecté par l’EPSP de Boghni. Aussi bien les habitants de ce grand douar d’environ dix mille habitants que les responsables locaux demandent au directeur de la Cnas de Tizi-Ouzou d’avoir un regard sur ce centre qui attend son exploitation maximale au moment où les malades de cette vaste contrée font des kilomètres pour se rendre soit à Boghni soit à Draâ El-Mizan. L’appel est aussi adressé au nouveau wali de s’inquiéter sur cette structure ayant coûté des millions à l’Etat pour rester inexploitée.

Amar Ouramdane

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