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Aïn El Hammam : Les vendeurs de lait font la loi

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Profitant de la moindre occasion pour renflouer leurs caisses, certains commerçants d’Aïn El Hammam récidivent en ces jours de neige pour imposer leur dictat à la population désarmée face à certaines pénuries. Comme explication, ils n’hésitent pas à mettre en avant l’argument de l’éloignement de la région des grands centres. Les vendeurs de lait sont, encore une fois, et toujours, décriés par la population, particulièrement les petites bourses pour qui le lait en poudre, appelé communément «Lahdha» est inaccessible. Ils guettent à tout moment l’arrivée du lait en sachet qui est à la portée de leurs moyens financiers. Devant l’épicerie d’un quartier périphérique, une longue chaîne se forme, ce dimanche matin, dès l’arrivée du produit tant convoité. Le commerçant informe les présents qu’ils doivent prendre quatre sachets de lait à 25 dinars concomitamment avec un autre de 50 dinars. Ce qui facilité la monnaie et remplit la caisse. Malgré cela, la chaîne humaine continue de s’allonger. Un quart d’heure plus tard, à la surprise générale, le commerçant annonce aux clients que le stock est épuisé alors que tous savent que dans un local mitoyen des dizaines de caisses sont «réservées aux clients habituels». Le lendemain matin, le même topo se reproduit au centre ville. Cette fois, les clients ont été obligés de payer six sachets dont deux «de vache», le tout à 200 DA. Une augmentation déguisée du produit dont le sachet revient à plus de trente dinars. La même pratique revient périodiquement en défaveur des pauvres gens. Les clients, des pères de familles modestes, qui se rabattent sur le produit le moins cher du marché, sont outrés par ces pratiques que personne ne dénonce. Ils se demandent si d’autres produits subventionnés par l’État ne subiront pas le même sort à l’avenir. «À ce rythme, personne ne serait surpris si le boulanger nous vend deux baguettes de pain et un croissant pour cinquante dinars», commente un client. Cette brèche devrait être colmatée par les services chargés d’appliquer la loi pour protéger le consommateur qui ne sait plus à quel saint se vouer. D’autres augmentations ont été constatées à la faveur des intempéries. Les fruits et légumes ont vu leurs prix monter de vingt dinars et plus, le kilo. Simple anecdote : même les bottes en matière plastique qu’on vendait à 500 dinars, il y a quelques jours, n’ont pas échappé à cette spirale. Depuis trois jours, elles sont affichées à 600 dinars.

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A. O. T.

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