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Béjaïa Contrôle technique de véhicules : Le calvaire des automobilistes

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L’examen périodique obligatoire des véhicules est devenu un véritable cauchemar pour les automobilistes de la wilaya de Béjaïa.

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Notre virée aux deux centres de contrôle technique de véhicules d’Oued Ghir et d’El Kseur nous a renseignés sur le calvaire et la situation dramatique qu’endurent les conducteurs de véhicules pour régulariser leurs fiches de contrôles techniques. L’instauration d’un quota journalier pour chaque centre fait en sorte que des automobilistes n’hésitent pas à s’y pointer avant l’aurore pour être sûrs de passer devant les longues files d’attente qui se forment devant les centres de contrôle technique. C’est le cas au centre d’Oued Ghir, sis au chef-lieu communal, sur la RN 12. Le weekend dernier, nous avons été témoin du parcours de combattant qu’endurent les automobilistes pour s’acquitter de l’examen périodique de leurs véhicules. A 5h du matin déjà une file de dizaines de voitures se dresse devant le centre, qui n’ouvre ses portes qu’à 8h. «C’est un vrai calvaire. Pour être sûr de passer, il faut être ici à 4h du matin. Je ne sais pas où nous allons avec cette situation», tempête un automobiliste, qui grelotte de froid. D’autres conducteurs comptent le nombre de voitures dans la file pour voir s’il vaut la peine de faire la queue ou de revenir une autre fois. «Je suis classé trentième. Normalement, je devrais passer aujourd’hui», nous a indiqué, avec un grand soulagement, un citoyen de la région. Bien qu’il habite à moins de cinq kilomètres de ce centre, il a dû s’y présenter à 4h du matin. «Si tu ne viens pas ici avant 4h, tu risques de ne pas passer. On a fixé un quota de voitures à examiner chaque jour», a-t-il affirmé. Interrogé par nos soins, l’agent de sécurité travaillant au niveau de ce centre renvoie la balle aux autorités. «On nous a fixé un quota quotidien de 32 voitures. On ne peut pas aller au-delà de ce chiffre», s’est-il contenté de nous répondre. Une mesure qui n’est pas du tout du goût des automobilistes. «Je ne comprends pas pourquoi l’on instaure un quota, alors que le parc automobile explose», s’est-on indigné. À une douzaine de kilomètres d’Oued Ghir, se trouve un autre centre de contrôle technique, dans la commune d’El Kseur. La situation est similaire. «J’ai été surpris en arrivant au centre d’El Kseur de voir la longue file d’attente de véhicules. Mais je n’en revenais pas lorsque le propriétaire de la première voiture dans la queue m’a informé qu’il était là à 3h du matin», a témoigné un automobiliste au bord du désarroi. «Il faut passer la nuit à la belle étoile pour s’assurer de passer la visite périodique. On s’achemine vers cette optique», s’est-on indigné. La wilaya de Bejaia dispose encore d’un centre de contrôle technique public au chef-lieu de wilaya et d’autres centres à Sidi Aïch et Souk El Tenine. Toutefois, la dizaine de centres dont elle dispose est insignifiante devant la croissance constante du parc automobile. Par ailleurs, un propriétaire d’une agence de location de voitures nous a expliqué que cette situation est vécue uniquement durant les quatre premier mois de l’année. «Il faut savoir que les véhicules neuf sont généralement livrés aux clients au début de l’année. Ceux qui sont destinés aux activités commerciales doivent passer obligatoirement au contrôle technique avant leur usage, ce qui engendre cette agaçante situation pour les automobilistes. Sinon, toute cette pression est inexistante durant les mois de l’été, par exemple», a-t-il expliqué. Cette explication ne manque pas de donner des idées à certains conducteurs impatients. «Je dois régulariser ma fiche technique avant le 23 mars, date de son expiration. Mais, je reviendrai durant l’été pour refaire l’examen afin de m’aligner sur cette période annuelle et éviter l’enfer des premiers mois de l’année», a tranché un automobiliste.

Boualem S.

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