Engouement pour l’apiculture

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Ces toutes dernières années, les citoyennes et citoyens de la daïra de Tizi-Gheniff s’intéressent de plus en plus à l’arboriculture, mais aussi à l’apiculture.

«Effectivement, au cours de ces cinq ou six dernières années, au printemps, nous constatons que les villageois des deux communes font l’acquisition non seulement de plants d’arbres fruitiers connus, tels l’olivier, le figuier, le mandarinier, le citronnier, le prunier, l’abricotier… mais demandent également des plants d’arbres exotiques, complètement étrangers et inconnus auparavant chez nous, à l’exemple de l’avocatier, le pistacher, le goyavier et le kiwi», confient de nombreux citoyens rencontrés devant la boutique d’un commerçant de produits agricoles et phytosanitaires, ayant pignon sur rue au centre du chef-lieu, alors qu’ils attendaient l’arrivée d’un camion qui devaient apporter leurs nouvelles ruches. En effet, en sus de ce type de culture, un grand engouement est également constaté pour l’apiculture. «Pour les arbres fruitiers, les citoyens cherchent, de nos jours, à avoir au moins un arbre de chaque espèce tout près de chez eux ou dans le jardin familial, pour non seulement avoir de l’ombrage en été, mais aussi pour pouvoir bénéficier de leurs fruits, d’autant qu’ils ne demandent pas un grand entretien», confie Si Lounès, un-ex cadre d’une administration qui s’est reconverti en fellah après sa retraite. «Cela fait maintenant quatre années que je suis à la retraite et mon vœu le plus cher est de reconstituer le rucher de mon défunt père, dont on a gardé les ruches, alors que tous les essaims avaient été exterminés en 1983 et 1984, après l’invasion des sauterelles et des criquets», se souvient encore notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Mon défunt père avait bénéficié d’une aide de l’État, constituée d’un rucher de vingt deux ruches. Je crois, que c’était au début des années 70. Il est arrivé à en avoir, quelques années plus tard, plus d’une soixantaine. Mais je me rends compte, aujourd’hui, qu’il n’avait eu aucune formation et qu’il ne connaissait pas grand-chose aux abeilles, hormis la récolte du miel, ce qui a valu, d’ailleurs, à notre demeure le sobriquet «Akham An tamant» ( la maison du miel), tant on sentait l’odeur du miel à des dizaines de mètres de chez-nous o&ugrave,; durant toute l’année, nous avions sur notre table un grand bocal toujours rempli de ce nectar (…). Je me dois reconstituer ce rucher à la mémoire de mon défunt père». Si Tahar, un ex-cadre de l’éducation, possédant une ruche bien développée qu’il vient d’équiper d’une hausse avant de récupérer quatre autres nouvelles ruches, enchaîne : «C’est toujours une occupation, comme s’il s’agit d’élever des enfants, car les abeilles ont également besoin de beaucoup de soins. Mais il faut reconnaître qu’avec tous les moyens dont on dispose à présent, en sus de l’information, il est facile d’acquérir suffisamment de connaissances pour pouvoir s’occuper d’un rucher». Le camion arrive et le commerçant appelle ces apiculteurs à prendre possession de leur biens qu’ils viennent d’acquérir chèrement. «Pour ceux qui ont leurs propres ruches, l’essaim, à lui seul, coûte quatre mille dinars, sinon la ruche pleine est vendue à huit mille dinars», déclare ledit commerçant qui assure également, durant toute l’année, la fonction de conseiller en apiculture.

Essaid Mouas.

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