Les prix pas aussi abordables que cela !

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à peine deux semaines avant l’Aïd, les prix des ovins ne sont finalement pas aussi abordables, comme cela a été annoncé tout récemment dans les médias publics. En effet, les prix oscillent sur quelques marchés de la wilaya de Tizi-Ouzou (Boghni, Ouadhias, Souk el ténine…), et par ricochet sur l’ensemble des marchés du nord du pays, entre 40 000 dinars pour un agneau, et 75 000 dinars pour un grand mouton. Seules donc les grandes bourses peuvent se permettre d’acquérir ce grand bélier cornu. Ainsi, fini cette coutume «d’un mouton à tout prix pour mes enfants», comme ont l’habitude de se targuer certains pères de familles qui, quelques fois s’endettent, pour satisfaire cette exigence sociale et religieuse. Autrefois, ceux sont les ménages qui n’observaient pas ce rituel qui étaient montrés du doigt dans le village ou dans le quartier, aujourd’hui, ce sont plutôt les familles qui brocantent l’ovin qui sont désignées comme «aisées et arrogantes» au sein de la société. Dans la foulée, c’est quasiment la majorité des ménages qui se sont constitués en collectif pour procéder tout bonnement à l’achat d’un bovin et effectuer l’autre rituel, mais cette fois-ci traditionnel, à savoir Timechret. Ce n’est donc qu’un retour à cette vieille tradition kabyle, en voie d’extinction dans plusieurs localités, pour permettre dans un esprit de partage et de solidarité à tout le monde d’avoir de la viande et à moindre coût. Ce phénomène très rural commence même à gagner les villes telles Draâ Ben Khedda, Boghni et même Tizi-Ouzou. Aussi, en plus d’autres dépenses inhérentes à cette fête, comme les habits, par exemple, c’est une véritable ruine que vont vivre les ménages avec cette rentrée sociale qui s’annonce chaude. En tout état de cause, ce ne sont pas seulement les familles nécessiteuses qui crient à la cherté de la vie, la classe dite moyenne ne cesse aussi de se plaindre de cette inflation qui frappe de plein fouet l’économie nationale. «Honnêtement, ce n’est plus la même ambiance durant les fêtes de l’Aïd qu’autrefois, la cherté de la vie fait que ces rendez-vous sont moroses et l’on n’arrive plus à joindre les deux bouts pour faire plaisir à nos enfants, auxquels cette fête appartient plus qu’aux autres», regrette amèrement un fonctionnaire père de famille, visiblement attristé par son incapacité faire face aux innombrables dépenses liées à l’Aïd, la rentrée scolaire et les fêtes familiales très nombreuses (mariages, circoncisions…).

C. A.

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