Maâtkas n’a pas oublié Rabah, Karim et Brahim

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Ils s’appelaient Rabah Slifi, Karim et Brahim Issaoun, trois victimes de l’incursion terroriste qui a eu lieu dans la nuit du 19 au 20 août 2011.

Trois braves villageois, qui avaient répondu au devoir d’assistance à personne en danger, avant d’être froidement assassinés. Un groupe terroriste a fait irruption, durant cette nuit-là dans le village pour kidnapper un des leurs. Maâtkas vivait à l’époque une terrible spirale de kidnappings, à telle enseigne que la localité était tristement connue pour être «la capitale des rapts». Durant cette dramatique nuit, les islamistes armés n’avaient pas hésité un instant à tirer à bout portant sur tous les jeunes qui, avec une témérité extraordinaire, allaient empêcher l’enlèvement de leur concitoyen. Ils étaient là résistant à mains nues. Ils étaient déterminés à combattre les intrus assassins. Parmi, eux, il n’y avait qu’un seul villageois armé d’un modeste fusil de chasse, pour résister à cette horde de barbares qui frappait de plein fouet la région. Les trois jeunes tombèrent sous les rafales des kalachnikovs, un autre a été aussi blessé. Une grande vague de consternation, mais aussi d’admiration a été suscitée par cet acte de bravoure, cet héroïsme des jeunes d’El Bir. Maâtkas tomba, alors, sous les feux de la rampe et on en parlait dans toute la presse algérienne et internationale. Depuis lors, aucun kidnapping ne s’est produit dans la région. Les terroristes ont abdiqué dans leur folie meurtrière dans la région face à la détermination des villageois de ne plus se laisser faire. La résistance l’a emporté sur la barbarie. Une stèle d’une beauté magnifique à été érigée en l’espace de 29 jours après l’abject assassinat de ces jeunes. Un temps record ! La volonté des villageois de pérenniser la mémoire des Rabah, Karim et Brahim, tombés au champ d’honneur pour défendre la dignité du village et faire barrage à la hogra, a fait «exploser» tous les délais techniques de réalisation d’une œuvre architecturale. Depuis, on commémore dans l’intimité cette date symbole de la résistance à Maâtkas. On se recueille à la mémoire de ces martyrs que la région ne pourrait jamais oublier. Dans la nuit d’avant-hier, les membres de leurs familles et des villageois ont marché depuis cette stèle vers leurs sépultures. Des bougies y ont été allumées pour de tendres pensées à leur mémoire.

C. A.

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