Scandale à la zaouïa Sidi Benabderrahmane

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C’est avec un grand soulagement que l’aârch Nath Smaïl a appris que l’imam de la zaouïa Cheikh Sidi Benabderrahmane ne reprendra plus ses fonctions au sein de ce lieu de culte.

Pour rappel, mercredi dernier, les villageois avaient porté plainte contre cet imam à la brigade de la Gendarmerie de Frikat, demandant qu’il n’officie plus à la zaouïa en question. Le directeur de la direction des affaires religieuses a été chargé de suivre cette affaire. Selon une source proche de ladite direction, le premier responsable de ce secteur a décidé de le muter pour mettre un terme à ce conflit. «Depuis son arrivée dans cette zaouïa, il n’y a eu que des problèmes. Nous ne tolèrerons pas qu’un lieu de culte, de tolérance et de savoir devienne le théâtre de conflits», estime un membre du comité de l’aârch Nath Smaïl. Ainsi, les fidèles et les talebs attendent qu’un imam soit désigné dans les plus brefs délais, pour officier dans ces lieux saints. «Nous regrettons l’ère du cheikh Abdellah Hadjaz, que Dieu lui prête longue vie, qui a officié au sein de la zaouïa pendant quarante ans. C’était un imam modèle. D’ailleurs, durant toute sa carrière, il forma des centaines d’imams qui officient actuellement dans plusieurs mosquées du pays», dit un autre membre de la coordination des villages de l’aârch Nath Smaïl. «Nous aimerions un imam de haut niveau. Une zaouïa telle que la nôtre n’a pas besoin de charlatans ou d’incultes», ajoute notre premier interlocuteur. En définitive, l’on estime dans cette région qu’il serait recommandable que les responsables du secteur affectent dans les mosquées de la Kabylie, et même d’ailleurs, des imams formés dans des instituts, dont le niveau d’instruction dépasse celui des zaouïas, afin de promouvoir un islam de tolérance et d’acceptation dans la société, loin de tout extrémisme et fanatisme. Il faut dire qu’en plus de ces problèmes nés depuis l’intronisation de cet imam un grand scandale a affecté la Zaouia pas plus loin que la semaine passée. En effet un vol a eu lieu dans ce même lieu de culte et a visé les dons collectés. Les éléments de la brigade de Gendarmerie de Frikat se sont rendus immédiatement aussitôt après avoir été avisés sur les lieux et ont ouvert une enquête qui leur a permis d’interpeller pas moins de cinq membres, d’un certain âge, de l’association religieuse (non agréée). Ainsi, les cinq individus ont été présentés, mardi dernier, devant le tribunal correctionnel de Draâ El-Mizan à comparaître immédiatement devant cette juridiction. En effet, il est reproché à ces cinq membres de ladite association d’avoir accaparé la somme de 121 millions de centimes. Cependant, et en l’absence de leur défense, le juge a renvoyé l’affaire pour le 17 octobre prochain, afin de permettre aux présumés auteurs du vol de désigner leurs avocats.

Amar Ouramdane et Essaid Mouas

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