Les éleveurs toujours réticents

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Si pour la vaccination contre la clavelée, les vétérinaires sont largement sollicités par les éleveurs, car le certificat de vaccination de la clavelée est exigé pour l’acquisition du blé et du fourrage, ce n’est pas le cas pour la fièvre aphteuse.

C’est ce qu’a déclaré le docteur Oulebsir Noura, inspectrice vétérinaire de la DSA de Bouira : «Pour la fièvre aphteuse, la campagne de vaccination, qui a débuté l’été dernier, n’a toujours pas été clôturée en raison du peu d’engouement des éleveurs à faire inoculer leurs cheptels», déclare-t-elle. Celle-ci rappelle qu’il existe plusieurs sortes de vaccins contre la fièvre aphteuse: «Nous avons réalisé auparavant le vaccin contre la fièvre aphteuse de type O et pour cette campagne, c’est le vaccin pour la fièvre aphteuse de type A», indique le docteur Oulebsir, en ajoutant : «Il existe sept types immunologiquement distincts de virus aphteux (A, O, C, SAT1, SAT2, SAT3, Asia1) de différents génotypes pour chacun. En Algérie, la fièvre aphteuse O et A sont répandues et c’est pour cela que les services vétérinaires doivent veiller à la vaccination du cheptel. Pour le O, la campagne a été une totale réussite. Mais pour le A, nous trouvons des difficultés à cause de la réticence des éleveurs. Certains avancent que les vaches en gestation sont victimes de ce vaccin, alors que c’est faux ! Les éleveurs nous disent que vous venez trop souvent vacciner nos bêtes, mais il faut qu’ils sachent que nous devons assurer le matelas immunitaire, car il y a un mouvement de cheptel quasi permanent. Il faut que les éleveurs comprennent que ces vaccins sont gratuits pour l’ensemble du cheptel et les éleveurs n’ont aucun frais à engager. Les vétérinaires se déplacent avec les services des APC, même si parfois certaines APC ne répondent pas toujours présents pour acheminer les vétérinaires vers les étables», ajoute notre interlocutrice. Ainsi, les éleveurs sont invités à faire vacciner, rapidement, leur cheptel pour le prémunir de toute maladie. «Les éleveurs n’accordent pas trop d’importance à cette campagne et ne cherchent pas après le vétérinaire, sauf si le taux de mortalité du cheptel est conséquent. Le cheptel doit être vacciné et c’est le moment, d’autant plus que c’est gratuit», insiste le docteur Oulebsir.

L’alerte sur la brucellose n’est toujours pas levée

«Les citoyens doivent éviter la consommation de lait cru et ses dérivés issus de la fabrication artisanale : beurre, petit-lait, lait caillé… qui se vendent à même le trottoir, car ces produits ne sont pas pasteurisés, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas subi de traitement thermique pouvant éliminer les microbes», a alerté le docteur Oulebsir. Cette dernière souligne que le lait et ses dérivés vendus dans les conditions précitées sont d’origine inconnue et aucune traçabilité du produit n’est possible. Ce dernier est, de ce fait, impropre à la consommation. Tout cela contribue à la contamination humaine, comme constaté avec les foyers de brucellose enregistrés. Pour rappel, plus de 70 cas de brucellose avaient été détectés ces derniers mois et les bêtes avaient toutes été abattues par les services vétérinaires. Sur ce nombre, beaucoup de gens contaminés avaient consommé du lait cru ou du petit-lait. Ce qui explique la multitude des cas de brucellose humaines enregistrés un peu partout à travers le territoire de la wilaya : à Ath Laâziz, Haïzer, Dirah et récemment encore à Sour El Ghozlane. «Le fait de faire bouillir le lait ne suffit pas, car lorsque le lait est en ébullition et qu’il déborde du récipient, la température n’est que de 70&deg,; alors que pour éradiquer les germes et autres bactéries, il faut une ébullition à 100° pendant plus de 5 minutes. C’est n’est qu’à ce moment là qu’on peut dire que le produit est pasteurisé», prévient encore le docteur Oulebsir. Par ailleurs, notre interlocutrice précise que la brucellose se manifeste également auprès du cheptel caprin. De ce fait, le lait de chèvre se révèle être également une source de contamination.

Hafidh B.

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