Un défi difficile à relever

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Cette saison, les services de l’agriculture de la wilaya de Tizi-Ouzou prévoient une récolte en hausse d’environ 37% par rapport à celle de la saison dernière.

Les feux de forêts n’auront donc pas eu raison de l’oliveraie locale. Bien au contraire, les quantités semblent augmenter grâce justement aux efforts des techniciens de la DSA de Tizi-Ouzou qui ont mené un travail de fourmi durant plusieurs années. Ce sera donc pas moins de 680 000 quintaux d’olive à huile qui seront récoltés, largement en dessus de l’année dernière, durant laquelle les oléiculteurs n’ont récolté que 495 680 q. Le travail des services agricoles a ainsi réussi à porter en hausse le taux de rendement de l’oliveraie local. Cette année, il sera de 21 q/ha, alors qu’il n’était, l’an dernier, que de 16 q/ha. Pari réussi donc pour les services de l’agriculture. Cependant, ce défi réalisé montre un autre horizon qu’il faudrait atteindre. Un autre défi attend les techniciens de la DSA. Après la quantité, le prochain objectif sera la qualité. En effet, jusqu’à présent, malgré sa notoriété à l’échelle locale et un peu nationale, l’huile d’olive de Kabylie peine à se frayer un chemin vers les places marchandes internationales. Cet objectif n’est encore pas à la portée de ce produit du terroir qui devrait au préalable passer par la nécessaire labellisation. En fait, le label nécessite de remplir des conditions très strictes et rigoureuses. Ce n’est plus une affaire interne mais bien celle d’organismes internationaux. La première condition posée depuis plusieurs décennies pour intégrer les places marchandes à l’international est l’adaptation du taux d’acidité aux normes et standards internationaux. Un taux d’acidité qui ne doit pas dépasser le 1,6% pour une huile vierge extra alors que l’huile locale possède un taux d’acidité encore élevé dépassant de loin le standard international. Cet obstacle est un véritable défi pour les services de la DSA. Difficile à surmonter car, en fait, il ne s’agit pas d’un problème de technicité pure et simple. L’effort n’est pas restreint aux services mais également aux oléiculteurs locaux. Et, c’est justement à ce niveau que les difficultés deviennent presque insurmontables. Depuis plusieurs années, les campagnes d’information sur la modernisation des modes de récoltes peinent à donner les résultats escomptés. Les populations locales, en écrasante majorité, continuent de pratiquer la récolte par les moyens traditionnels ignorant les consignes des techniciens de la DSA. Enfin, la réussite dans le défi de la quantité permet d’espérer un autre exploit dans l’objectif de la qualité. D’aucuns considèrent que l’Algérie dispose d’un taux d’ensoleillement idéal pour produire l’une des meilleures huiles au monde.

Akli N.

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