Des lycéens manifestent à Draâ El-Mizan…

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La contestation au niveau des lycées de la wilaya de Tizi-Ouzou ne semble pas s'estomper au sujet de la supposée loi votée à l'APN privant tamazight de promotion.

Après les lycéens de Tizi Gheniff qui ont exprimé leur colère mardi dernier, ce sont ceux de Draâ El-Mizan qui ont battu le pavé avant-hier (jeudi). Tout a commencé lorsque ceux du lycée de Ain Zaouia après avoir parcouru plus de six kilomètres à pied, c’est-à-dire de leur chef-lieu communal jusqu’à Draâ El-Mizan brandissant des banderoles en scandant «assa azzeka, tamazight tella, tella» ont atteint l’entrée de la ville. Une fois arrivés au portail du lycée Ali Mellah, ils marquèrent une hâte en scandant les mêmes slogans avant de pénétrer dans cet établissement calmement et faire sortir leurs camarades. La foule s’est amplifiée. Puis, ils regagnèrent le lycée Said Hamdani et enfin le lycée polyvalent (Technicum) Aomar Oudni dit Si Moh Nachid. Ils arpentèrent l’avenue principale sur une distance de plus de trois kilomètres. Ils étaient plus d’un millier, en dépit d’un froid glacial qui fouettait leurs visages sous l’œil vigilant des services de sécurité pour parer aux éventuels débordements d’autant plus que c’est un jour de marché hebdomadaire. Ainsi, ces élèves demandent à l’instar des étudiants des universités des wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa de ne pas toucher à cet acquis hautement arraché par un combat de plusieurs générations. «Je sais que tamazight est langue nationale et officielle. Mais pour le moment, elle n’est pas prise en charge comme il se doit par l’Etat. Et on craint que cet acquis soit remis en cause avec ce qui se passe à l’APN où les représentants du peuple se sont opposés à sa promotion effective», dira un protestataire faisant office d’encadreur. Tout comme cet interlocuteur, d’autres ont exprimé leur colère par rapport à ce qui se dit ici et là à propos de cette loi. «Nous exigeons qu’elle soit enseignée dans toutes les écoles, les collèges, les lycées et les universités de l’Algérie. Ou elle est langue nationale et officielle ou non?» S’élèvera une voix d’une jeune fille qui agitait le drapeau amazigh. Ce n’est que vers midi que ces lycéens se sont dispersés dans le calme alors que leurs camarades de Ain Zaouia ont repris l’itinéraire du matin pour regagner leurs domiciles tout en souhaitant qu’ils soient entendus par les hautes autorités du pays.

Amar Ouramdane.

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