Des trésors ensevelis sous le port de plaisance

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Les opérations de fouilles archéologiques se poursuivront sur les sites antiques de la ville littorale de Tigzirt durant cette année.

Lancées l’année dernière par la direction de la culture de Tizi-Ouzou, ces opérations visent à recenser et sauvegarder ce patrimoine séculaire. Les travaux de fouille et de recherches seront effectués dans plusieurs sites et atteindront leur vitesse de croisière l’été prochain. Des voix locales se sont élevées pour rappeler la nécessité de sauvegarder des vestiges touchés par les travaux du port qui ont fait disparaître la petite plage. Ladite plage, qui a cédé la place au nouveau port de plaisance et à l’actuel espace de loisirs, regorgeait en effet d’objets archéologiques. Bien qu’ayant bénéficié d’opérations de sauvegarde avant le lancement des travaux, le site n’a certainement pas livré tous ses secrets. Beaucoup de citoyens de la ville de Tigzirt considèrent en effet qu’un bout d’Histoire a été enterré sous le port. Les archéologues sont donc appelés à étendre et approfondir leurs recherches, d’autant que l’Etat, via les services concernés, a décidé de mettre les moyens pour la réussite des fouilles. Cependant, si une partie de la population garde espoir en la capacité des archéologues à déterrer ce qui a été enfoui sous le béton, une autre partie semble avoir perdu tout espoir. Celle-ci déplore la disparition de la petite plage et y voit «la preuve du peu d’intérêt accordé par les autorités à ce trésor antique». La disparition de la petite plage est venue s’ajouter à une longue suite d’agressions contre le patrimoine antique que recèle la ville de Tigziry. Une bonne partie de la ville antique de «Septime Sévère», sur laquelle fut construite la ville coloniale de Tigzirt au début du siècle 20ème, a disparu, quand les Français y ont construit leur village et un petit aérodrome. Pour rappel, les premières recherches archéologiques ont été lancées par les archéologues français. Elles auront duré jusqu’au début de la guerre de libération nationale en 1954. A l’indépendance, les sites hiberneront jusqu’aux années 80. Les travaux reprendront alors, menés par de jeunes archéologues algériens. Les découvertes ont, selon plusieurs spécialistes, permis de faire avancer les recherches sur ces périodes antiques et les multiples civilisations qui sont passées par l’Afrique du Nord.

Akli N.

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