Un trésor boudé par les archéologues

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La muraille située sur le site Aghalad Oujehli, s’étendant sur le long de la commune de Boudjima, ne semble susciter un quelconque intérêt de la part des services en charge de la protection du patrimoine.

Cette appellation, Aghalad Oujehli, provient des grandes pierres utilisées pour construire cette muraille d’une hauteur qui dépasse les 5 mètres, à certains endroits. Ce vestige n’a pas résisté au temps. Cependant, quelques pierres ont été conservées, cachées par les ronciers et les denses feuillages de la forêt d’à côté. On les découvre encore debout, alors que les parties restées à l’extérieur ont disparu. Certaines pierres se sont éparpillées dans les alentours, allant jusqu’à plusieurs kilomètres. Aujourd’hui, cette muraille fait face à un manque d’intérêt de la part des services concernés et des jeunes qui ne se soucient même pas de la partie protégée par le dense feuillage de la forêt. Il est à rappeler que cette muraille est l’un des témoins de la présence romaine dans la région. Les anciens racontent qu’elle ne se limite pas au territoire de la commune de Boudjima. En effet, les traces de cette muraille se trouvent même au littoral de la wilaya de Boumerdès, à l’Est et au Nord-ouest. La plus répandue des légendes dans les villages, concernant cette muraille, est celle qui attribue la création de cet œuvre à des hommes géants. Selon la tradition orale, seules des mains de géants auraient pu soulever des pierres de la taille de celles-ci, pour construire cette muraille. Cependant, poussée un peu plus loin, la question quant à l’érection de cette muraille trouve sa réponse même sans grands détails. En effet, il s’agirait d’une muraille construite par des romains, afin de protéger la ville antique d’Iom Niom, l’actuelle Tigzirt, des attaques des autochtones. Après le premier casernement construit à leur arrivée, un gouverneur d’origine berbère, du nom de Septime Sévère, a procédé à la construction d’une véritable ville romaine avec des infrastructures dont les vestiges sont encore présents à Tigzirt. Les assauts des autochtones ont, par la suite, contraint les romains à construire une muraille sur tout le territoire qu’ils occupent. Aujourd’hui, avec l’expansion urbaine et l’arrivée des moyens modernes d’agriculture, la forêt, qui protège cette muraille, se consume de jour en jour. Pour sauvegarder ces vestiges, les services, dont la mission est de protéger le patrimoine, doivent intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

Akli N.

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