La ville sous le poids des encombrements

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La ville de Tizi-Ouzou est malheureusement connue pour ses interminables bouchons et sa circulation des plus denses.

Pour y accéder ou en sortir, il faut beaucoup de temps, notamment aux heures de pointe. Les nerfs d’acier et la patience de Job sont indispensables pour y circuler. À partir de 7h30, la ville n’est accessible parfois qu’après une heure de bouchons et d’embouteillage. Du côté Est, Ouest, Nord ou Sud, la ville est difficilement accessible. À titre d’exemple, venir de Béni Douala et traverser la station et le pont de l’Habitat sont un casse-tête quotidien pour des milliers d’usagers. L’attente peut aller parfois jusqu’à une heure de temps pour rejoindre, par exemple, le siège de la wilaya. L’enchevêtrement de voitures, camions, bus et tout ce qui en découle fera sonner les plus sages. Des klaxons sans discontinuer, des cris et parfois même des insultes qui fusent de partout sont le spectacle quasi quotidien des routes de la ville. Qui passera en premier ? Sûrement pas celui qui a la priorité, mais le plus pressé et parfois le plus «habile». C’est carrément du coude-à-coude. Parfois, le froissement de la tôle se fait entendre : conséquence directe du non-respect du code de la route. Quelquefois aussi, les automobilistes quittent leur véhicules, non pas pour tenter d’organiser la circulation, mais pour se donner en spectacle et montrer leurs biceps. À l’entrée de la station de Béni Douala, il faut encore attendre de longues minutes pour passer ce premier obstacle. La file de voitures est déjà longue de plusieurs centaines de mètres. Au niveau du premier pont, c’est encore l’anarchie. Au deuxième carrefour, c’est plus compliqué. Lorsque les bus du ramassage universitaire pointent, c’est la pagaille. Et pour cause, ces géants ne respectent aucune loi, surtout pas le code de la route. Si par malheur les camions de gros tonnage arrivent au même moment, c’est tout bonnement la paralysie. Les voitures les plus usées chauffent. Et si, par malchance, un malade doit être évacué en urgence à l’hôpital, autant faire appel à Superman. Si c’est une parturiente qui doit se rendre à la clinique Sbihi, son mari, ou accompagnateur, doit tout bonnement s’improviser sage-femme, car la clinique est encore loin. Un peu plus loin, au quartier des grands bus du COUS, c’est encore un nouvel obstacle, surtout lorsque les bus commencent à quitter leur parc. Il faut aussi patienter au niveau du barrage de police. Une dernière halte pour rejoindre l’accès principal qui débouche enfin sur la ville de Tizi-Ouzou. En pleine ville, la donne se complique et l’attente se prolonge. En venant de Mâatkas par Anar Amellal, c’est quasi pareil. Pour faire les quelques centaines de mètres d’Anar Amelal, il faut s’armer de courage et de patience. De Tigzirt ou d’Ouaguenoun, c’est toujours la même donne. Au niveau de la station Chabane, avec de surcroît la présence de Subsahariens qui n’hésitent pas à faire la manche en pleine route, le risque d’accident se fait de plus en plus grand. A partir de Draâ Ben Khedda, c’est aussi le même topo. Si vous arrivez du côté de Hasnaoua, par le stade du 1er Novembre, le constat est pire. En somme, la ville est inaccessible. Et elle l’est encore plus aux heures de pointe. Cela sans parler de la circulation à l’intérieur du chef-lieu et des lieux de stationnement exploités illicitement par des personnes qui se sont auto-désignées «parkingers». Le moindre arrêt coûte 50 dinars, voire 100 DA. Une «taxe» prévue nulle part que les automobilistes règlent sans réfléchir. C’est la loi du plus fort, tout comme dans la jungle. Qui fera quoi pour fluidifier la circulation et faire respecter la loi ? Tout le monde en parle et attend. Mais personne ne fait rien. Du moins pour le moment. Du coup, la ville des Genêts étouffe à longueur de journée. Qui fera quoi pour fluidifier la circulation ? La situation se complique davantage pendant les intempéries ou lorsqu’une action de protestation est organisée. Rebrousser chemin pendant qu’il est temps est la meilleure des conduites à tenir. Depuis 2011, un nouveau plan de circulation a été envisagé, mais il est toujours au stade d’étude. Et entre-temps, le parc automobile de la wilaya a augmenté significativement. Et, paradoxalement, la voirie et les axes du centre-ville sont restés tels quels. La concentration des services, des directions et des équipements au chef-lieu fait que tout le monde veut entrer en ville au même moment et en sortir au même moment. C’est ce qui fait que l’étouffement est inévitable. Le renforcement des panneaux et la signalisation en horizontal et en vertical, promis par les responsables concernés, ne sont pas encore réalisés. Les giratoires prévus au niveau de quelques carrefours ne sont pas mis en place non plus. Les projets de trémies au niveau du stade du 1er Novembre et de la station d’Azazga n’ont pas suivi. Les agents de la régulation de la circulation ne sont pas présents partout. Et parfois, les usagers les accusent d’être à l’origine des bouchons et de la saturation de la circulation. L’ouverture, même partielle, du téléphérique n’est pas encore à l’ordre du jour. Conséquences : la ville est condamnée à une anarchie et les usagers de la route à souffrir de la lenteur et de l’engorgement, tous azimuts, des axes routiers. Hocine T.

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