Les corps communs reviennent à la charge

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Le syndicat national des corps communs et les ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPEN) sont revenus à la charge avec un énième sit-in devant la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou, dans la matinée d’avant-hier.

Ils étaient nombreux à répondre à l’appel de mobilisation de leur bureau de wilaya (BW). «Nous sommes toujours mobilisés et le SNCCOPEN ne baissera pas les bras, car les travailleurs des corps communs sont très lésés par rapport aux autres travailleurs du même secteur. Cela démontre les difficultés des corps communs qui ne se retrouvent plus avec la dégradation du pouvoir d’achat», dira le président du BW, M. Hallou. Parlant de la plateforme de revendications, le même interlocuteur ne lésine pas sur les mots pour dire que les points revendiqués sont «reconnus comme étant légitimes par les responsables mais nous nous demandons pourquoi cette sourde oreille pour corriger les erreurs. Cette situation dure depuis des années. Il n’y a aucune écoute de la part des pouvoirs publics et de la fonction publique qui laissent la situation pourrir, c’est pourquoi nous ne cesserons pas d’occuper la rue pour crier haut et fort cette hogra et ce mépris». Le président du BW cite l’article 19/22 du statut de la fonction publique, lequel article bloque les corps communs vacataires pour leur confirmation. Il en est de même de l’article du 12 janvier 2001 qui n’autorise pas les corps communs à avoir un droit de regard et encore moins de participer dans des commissions nationales à la gestion des deniers des œuvres sociales de l’Education nationale. «Nous exigeons l’abrogation de ces deux articles qui portent préjudices aux travailleurs des corps communs», soutient-il. Quant aux différentes tâches assurées par les corps communs, M. Hallou avance : «Il y a une certaine forme d’esclavagisme dans les établissements scolaires car les travailleurs des corps communs assurent plusieurs travaux, faute d’une répartition équitable des tâches. La responsabilité revient aux chefs des établissements qui abusent et le plus souvent sous la menace pour l’exécution de tel ou tel travail». Un autre point est montré du doigt par le premier responsable de ce syndicat : «Après une ancienneté de cinq (5) ans dans un statut, la promotion devrait intervenir automatiquement, et ce n’est pas le cas des corps communs qui sont atrocement pénalisés par les commissions paritaires et donc par la tutelle». Et de poursuivre : «18 000 DA n’est pas réellement un salaire des corps communs qui partent à la retraite avec cette misérable somme après avoir passé toute leur vie dans le secteur». Cependant, les corps communs relèvent «avec satisfaction la décision prise par la tutelle concernant la formation des travailleurs de cette catégorie des travailleurs». Pour le délégué d’Aïn El Hammam : «C’est notre quatrième regroupement devant la direction de l’éducation mais, malheureusement, nous constatons un mépris total de la tutelle. Nos responsables sont-ils vraiment conscients de la situation socioprofessionnelle des corps communs de l’éducation nationale ? Peut-on aujourd’hui vivre avec 17 000 DA ou 19 000 DA ? Est-il logique qu’un travailleur vacataire parte à la retraite avec ce titre qui lui a toujours collé au dos ?». Il est à signaler que des regroupements identiques se sont aussi tenus dans sept (7) wilayas du Centre.

M. A. Tadjer

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