Des expropriés terriens réclament leur dû

Partager

S’il est vrai que des citoyens de la région de Draâ El-Mizan s’opposent à certains projets, fait soulevé lors de la dernière session de l’APW, il est aussi vrai que, ceux qui ont cédé leurs terrains pour la réalisation de projets d’utilité publique buttent sur les lenteurs administratives pour acquérir leurs indemnisations.

Ils sont nombreux ceux qui réclament leur dû. Devant l’inertie des responsables, certains n’ont trouvé d’autre moyen que d’interpeller le premier magistrat de la wilaya afin qu’il intervienne notamment au niveau du trésorier et de prendre en charge leurs problèmes d’autant plus que les réponses des responsables des expropriations sont sans appel. On citera l’exemple de la veuve d’un exproprié qui s’est vu balancer d’une administration à une autre. Cette dernière qui réclame au près de la trésorerie de la wilaya le montant de l’expropriation de 5 452 mètres carrés utilisés pour le transfert de l’eau du barrage de Koudiet Acerdoune (Bouira) au lieu-dit Ighil Bou Youcef dans la commune de Draâ El-Mizan. Ainsi, celle-ci a écrit au ministère des Ressources en eau et à l’agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), en janvier dernier. La réponse de l’ANBT, en date du 11 février dernier, est sans équivoque : «Nous avons l’honneur de vous informer qu’après enquête et recherches diverses dans le problème que vous avez soulevé dans votre correspondance, il s’est avéré que nos services ont versé le montant de l’indemnisation spécial à la trésorerie de Tizi-Ouzou et nous vous invitons à vous rapprocher de cette dernière afin de régler votre situation». Toutefois, selon le mandataire de cette héritière, en l’occurrence son fils, un niet catégorique lui aurait été signifié. D’ailleurs, la plaignante n’a pas tardé à alerter le wali à ce sujet avec des copies envoyées respectivement au ministre des Finances, au directeur du Trésor de la wilaya et au directeur général de l’ANBT. «Je me permets de vous informer que j’ai adressé une correspondance en date du 31 janvier 2018 au directeur général de l’ANBT, qui, par la suite, m’avait répondu par courrier dans lequel il a porté à ma connaissance que le montant revenant à mon époux décédé, est versé au niveau du trésor de la wilaya et me demande de me présenter aux services de cet organisme pour régler mon problème et faire les démarches nécessaires pour encaisser la somme versée», écrit-elle dans la deuxième correspondance. Et de préciser : «En date du 19 février dernier, j’ai mandaté mon fils (…) pour faire ces démarches. Malheureusement, il a été mal pris en charge par les services concernés qui refusent de nous remettre le chèque pour le motif que la direction de l’ANBT n’avait pas versé cette somme». Il est aussi à signaler que les indemnisations ne sont pas encore versées pour ceux dont les terrains ont été expropriés pour l’élargissement du CW4 vers Frikat et Bounouh et même à certains de ceux qui ont été touchés par le passage de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest. D’ailleurs, l’un d’eux, nous a remis un PV de notification dans lequel il est écrit que 3 764 mètres carrés ont été expropriés à cette famille à raison de 3 milliards de dinars. «Nous n’avons rien reçu jusqu’à aujourd’hui. Nous sommes balancés d’un service à un autre. On nous a même demandé de porter l’affaire devant la justice. Comment voulez-vous que d’autres citoyens acceptent de laisser passer sur leurs terrains de tels projets ? La DTP a été saisie pour cette affaire», dira le représentant de ladite famille. De ce fait, de nombreux projets sont soit bloqués soit carrément interdits par les opposants.

Amar Ouramdane

Partager