Zaouïa, un village marginalisé

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En dépit de sa situation géographique stratégique qui la caractérise en raison de sa proximité de la grande bleue, du chef-lieu de daïra Dellys, du chef-lieu de commune Afir et surtout étant mitoyenne de la RN24 reliant les wilayas de Boumerdès, Tizi-Ouzou et Béjaïa, Zaouïa, un village relevant de la commune d’Afir n’Ath Selgam, à 50 km à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, se plaint légitimement de l’absence de projets de développement qui viendraient l’arracher des griffes d’un anonymat accablant. Toutes ces potentialités touristiques enviables, faut-il le souligner, ne semblent pas avoir réussi à attirer l’attention des pouvoirs publics en essayant de créer des projets profitables pour les habitants de ce bourg aux paysages paradisiaque qui ont fait preuve de beaucoup de patience. Un habitant de Zaouïa, H. Hammadi, rencontré à Dellys, dira avec beaucoup de regret : «Comme on peut le constater, notre village dispose d’un sol fertile et de potentialités touristiques énormes qui sont malheureusement inexploitées». Et d’ajouter : «Nous souffrons de moult problèmes : insuffisance de l’éclairage public ; coupures parfois prolongées d’eau potable que nous supportons difficilement, notamment durant la saison des grandes chaleurs ; défaillance du réseau d’assainissement ; absence de gaz de ville qui se fait ressentir durement lors de la saison hivernale à cause de la pénurie des bonbonnes de gaz ; et l’inexistence de lieux de loisirs». Dans cette contrée, comme dans la plupart des villages de l’Algérie profonde, les jeunes en âge de travailler souffrent d’un chômage endémique. «Ici, nous vieillissons hâtivement sans nous rendre compte tant nous sommes happés par l’ennui. Mais j’avoue que notre village dispose quand même de quelque chose de bénéfique pour la population locale. Comme la salle de soins qui nous évite de faire un véritable parcours du combattant jusqu’au chef-lieu de la commune et/ou jusqu’à l’hôpital de Dellys pour une simple injection», ajoutera encore le même villageois. «Bien que notre village soit situé entre deux villes à la fois antiques et touristiques que sont Rusuccuru (Dellys) et Iomnium (Tigzirt), les visiteurs qui vont de et vers ces deux villes via la RN24 ne prennent même pas la peine de s’arrêter chez nous pour prendre une tasse de café et profiter par la même occasion d’un bon bol d’air marin mélangé aux senteurs des plantes vierges et médicinales de la forêt de Mizrana», dira-t-il. «Si j’étais ministre du tourisme ou wali, j’aurais ordonné la réalisation d’un hôtel de haut standing dans ce coin à la fois splendide et accueillant à souhait. Notre pays est d’une remarquable beauté, il suffit juste qu’on l’apprécie à sa juste mesure», soutient un autre villageois. En attendant que ce rêve devienne réalité, les responsables locaux sont appelés à résoudre les problèmes soulevés par les habitants de Zaouïa.

Hocine Amrouni

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