Un plan pour élargir le champ de la médiation

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Les médiateurs judiciaires des tribunaux de Béjaïa se sont réunis, samedi dernier, pour mettre au point un plan d’action pour l’exercice actuel.

Le projet, axé sur des objectifs à moyen terme, consiste en l’élargissement du champ d’intervention de la médiation, de la prévention à la résolution des conflits en introduisant les affaires sociales, familiales, pénales (délits et contraventions) et l’instauration de la médiation conventionnelle ainsi que la formation des acteurs de la médiation. Pour mieux prévoir les choses, les médiateurs judiciaires sont appelés à s’inscrire aux formations de base et avancées, prévues après les fêtes de l’Aïd El Fitr, à l’École supérieure de la magistrature d’El-Biar, Alger. Il a été également débattu, lors de cette réunion, de la médiation sociale, plus connue sous le terme de prud’homme, la médiation familiale dans le cadre de la résorption de litiges avant le divorce, la médiation pénale laquelle renforce, depuis trois années, la médiation civile et enfin, la médiation conventionnelle qui reste, en l’absence d’un cadre juridique, un processus extrajudiciaire. Les médiateurs de Béjaïa saisissent ainsi cette opportunité en vue de faire connaître ce mode de règlement à l’amiable. Dans un document qui nous a été remis par Mohamed Khimoum, président du bureau des médiateurs de Béjaïa, il est souligné que «l’implantation de la médiation dans les tribunaux commence par une sensibilisation et une formation des acteurs de la médiation, c’est-à-dire les juges et les avocats. Le respect de ces acquis est le gage de la réussite de la médiation, et c’est sur ce socle qu’une politique nationale pourrait s’appuyer. Pour une médiation de qualité, il est indispensable de prévoir une formation obligatoire théorique et pratique sur les modes alternatifs de règlement des conflits pour les juges et les avocats». Le volet de la formation occupe, en effet, une place importante dans la stratégie de l’Association nationale des médiateurs judiciaires (ANMJ), qui porte autour d’un programme basé sur deux axes fondamentaux, à savoir la formation de base et la médiation avancée. D’ailleurs, pour l’année en cours, l’ANMJ, de concert avec la chancellerie et en collaboration avec l’Union européenne et la direction générale du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association (P3a), organise depuis février jusqu’à fin juillet 2018 des cycles de formation à l’école supérieure de la magistrature d’El-Biar, au bénéfice de 450 médiateurs judiciaires issus de toutes les régions du pays. Il s’agit d’une formation continue, dispensée 6 mois durant, qui verra la sortie de 15 promotions ayant bénéficié d’une formation de base aux techniques de la médiation et 8 autres promotions, d’une formation approfondie. Ces cycles de formations sont dispensés respectivement par Me Zeina Kesrouani, membre du comité exécutif libanais de l’Union Internationale des Avocats et experte formatrice en médiation et le Dr Jeanne-Marie Layoun, professeure des universités, experte à la réforme institutionnelle et spécialiste en médiation. Il faut noter que l’ANMJ a tracé un programme de formation qui va concerner l’ensemble des médiateurs judiciaires du pays.

A. Gana

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