La fontaine d’Imigoul à l’abandon

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à l’orée de la saison estivale, les amateurs d’eau de source sont nombreux à procéder au recensement des fontaines susceptibles de leur fournir ce liquide tant apprécié, notamment durant les journées de chaleurs.

Chaque village possède ses points d’eau propres, datant des temps immémoriaux pour la plupart. Les plus âgés diront qu’ils ne se souviennent pas de la date de construction des fontaines anciennes de leurs villages. «Elle était comme ça quand j’étais enfant. Elle a certes subi des aménagements, mais nous y avons toujours puisé de l’eau pour notre consommation, surtout avant que l’eau courante ne pénètre dans les foyers, soit avant les années soixante-dix», rappelle un vieux de Taourirt, un village de la commune d’Aïn El Hammam, qui possède plusieurs points d’eau. Imigoul, une fontaine au débit inégalé, renseigne, cependant, à elle seule du degré d’abandon et de vétusté dans lesquels se retrouvent les points d’eau anciens. Cette réserve, qui alimentait l’hôpital du temps des Sœurs blanches, est actuellement oubliée au point où de nombreux citoyens, et même des responsables locaux, ignorent jusqu’à son existence. Le sentier qui y mène, couvert de ronces des deux côtés, a été détruit en partie. Personne ne s’y rend plus bien qu’elle soit proche de la route. Le réservoir, qui a été construit pour les besoins de la structure hospitalière, était muni de machines de refoulement, vouées actuellement à la rouille. Un responsable local avait, il y a quelques années, envisagé de les remettre en état pour acheminer le précieux liquide jusqu’à un réservoir, dont la réalisation était projetée au niveau de la route. Ce qui aurait permis de revaloriser cette eau. Mais, pour le moment, plus personne ne semble s’intéresser à doter la population de ce «bonus hydrique». Ces dernières années, la plupart des villages négligent ces lieux qui doivent, pourtant, être d’une propreté irréprochable. Bien que l’intérieur de la source en question soit faïencé et muni de robinets, les détritus et autres algues s’amoncellent à l’extérieur, détériorent son cadre verdoyant et frais. Les abords immédiats sont, également, envahis d’herbes folles et les tuiles recouvrant les bassins sont entièrement détériorées. Sans un entretien fréquent, les sources d’où se ravitaillaient nos aïeuls ne tarderont à disparaître. Il faut, néanmoins, signaler que le village d’Ighil Bougueni, grâce à une aide extérieure, a réussi à construire trois fontaines, alimentées par la source ancestrale de la bourgade, via des pompes. De l’avis des villageois, il est temps de penser à préserver ce trésor que nous ont laissé les anciens et sur lequel on se rabat lors des coupures d’eau.

A. O. T.

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