Quand les chalets entravent les projets

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Il semble que le lancement du tourisme dans la wilaya de Boumerdès dépend de l’évolution du dossier des chalets. Car, les terrains devant accueillir les zones d’extension touristiques (ZET) sont occupés par les sites de chalets implantés au lendemain du séisme de 2003.

Que ce soit à Figuier, Zemmouri ou Dellys, des dizaines de chalets occupent encore des centaines d’hectares devant abriter des projets touristiques, dont des villages et complexes touristiques. Cette lacune a entravé l’avancement d’octroi de projets aux investisseurs privés pour réaliser leurs projets. Dans le souci de développer le secteur, la direction du tourisme avait tracé un objectif à long terme dans le cadre du schéma directeur de l’aménagement touristique à l’horizon 2015. Celui-ci porte, notamment, sur la création de villages touristiques à Corso et à Boudouaou El Behri avec une capacité d’accueil dépassant les 20 000 lits. Mais qu’en est-il de ces projets qui vont être réalisés en partenariat avec des étrangers dont des Américains et Libanais ? La wilaya est dotée de 11 zones d’extension touristiques couvrant une superficie de plus de 4 500 hectares sur un littoral long de plus de 100 km. En plus des chalets implantés sur plusieurs hectares, le foncier touristique de la région est menacé par les habitations de fortunes. D’ailleurs, le nombre de ces habitations, de même pour les locaux à usage commercial, n’est pas encore recensé. En début de l’année en cours, le ministre du Tourisme avait donné son accord pour la réalisation d’une nouvelle zone d’extension touristique dans la plage les Salines dans la commune d’Afir et à Tagdempt relevant de la commune limitrophe de Dellys. Par ailleurs, il est à signaler que peu d’intérêt est donné au tourisme de montagne dans la région qui recèle pourtant de paysages féeriques, notamment à Ammal et Bouzgza. Ces dernières années, seules deux manifestations avaient été organisées pour la promotion du tourisme de montagne, l’une à Ammal et l’autre sur les hauteurs de Chabet El Ameur. Ces manifestations ont drainé un nombre important de citoyens venus des quatre coins de la wilaya.

11 000 cabanes éradiquées

Le relogement des habitants des chalets à Boumerdès se fait à un rythme soutenu et l’on constate une course contre la montre, depuis quelques jours, pour recaser tout le monde avant la fin de l’année en cours. Depuis le lancement de l’opération d’éradication des chalets, la wilaya a pu reloger 10 700 familles dans des logements en dur et éradiquer, de ce fait, les cabanons qui continuent d’enlaidir le paysage. Près de 28 opérations de relogement, soit une par mois, ont été organisées depuis ces deux dernières années afin d’en finir avec le casse-tête des chalets. Ces opérations se sont déroulées dans un contexte économique difficile résultant de la chute des prix du pétrole et la politique d’austérité qui s’en est suivie. La rigueur budgétaire a fait que plusieurs projets de réalisation de logements ont souffert. Le wali a récemment accusé certains d’entraver le bon déroulement des opérations de relogement par le blocage de projets. Selon lui, il existe des complicités à plusieurs niveaux, notamment entre le personnel administratif et des élus. Ce qui s’est répercuté négativement sur le relogement dans les délais des habitants de chalets. Par ailleurs, des promoteurs immobiliers n’arrivent de ce fait pas à achever les programmes de logements en raison des retards mis dans le versement de leur argent. «L’absence de paiement est beaucoup plus ressenti par des promoteurs en charges des programmes de logement comme le LSP», dira un entrepreneur de la région. Le projet de 4 000 logements LPA du Sahel en est l’exemple édifiant. Des promoteurs attendent depuis plusieurs mois leur payement. Sur les 15 000 chalets implantés après le séisme de 2003, près de 11 000 ont été éradiqués.

Y. Z.

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