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Tizi-Gheniff : L’ex-centre de torture, un site à préserver

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Il ne reste pratiquement aucun site historique dans la région de Tizi-Gheniff, cinquante-six ans après l’Indépendance arrachée par le sacrifice d’un million et demi de martyrs. Les associations des enfants de chouhada et l’organisation des moudjahidine avaient interpellé les autorités locales ainsi que les hautes autorités de l’Etat sur la nécessité de préserver ce patrimoine. Le dernier site qui est menacé de disparition est le centre de torture sis à la cité HLM, dite 40 logements RHP. «Nous avons habité dans ce centre en 1974. Notre village Ihatalène avait été entièrement enseveli par un glissement de terrain suite à des pluies torrentielles qui ont durée un mois et demi, en mars de la même année. Tous les habitants avaient fui le village. Mon père nous avait alors mis à l’abri dans ce hangar qui était un centre de torture. Nous avions donc vécu dans ce sinistre site durant des années. Par la suite, mon père avait acheté un lot de terrain au lotissement du 5 Juillet. À sa disparition, nous y avons construit une habitation. Mais l’un des mes frères y vie à ce jour», témoignera un fils de moudjahid ayant habité dans ledit site de torture réaménagé en hangar. Lors de cette visite, l’on a pu découvrir ce site historique où l’on peut, notamment, voir les anneaux auxquels étaient attachés les prisonniers. «Peut-être, dans quelques mois, cette cité sera rasée parce que ses occupants seront relogés dans de nouveaux immeubles, de même pour l’ancien centre de torture. C’est le seul site qui a pu être préservé, notamment par ma famille. Ayant vécu plus de quarante ans dans ce site où je garde encore d’innombrables souvenirs. Quand j’étais enfant, j’imaginais souvent des scènes de torture qui se sont déroulées dans ces lieux. Si la cité venait à être rasée, je voudrais en mon nom, au nom de toute ma famille et de mon défunt père moudjahid, interpeller les autorités locales sur la nécessité de préserver ce patrimoine. J’aimerais qu’il soit protégé et restauré afin que les générations futures puissent découvrir le patrimoine riche de notre histoire et avoir des repères de notre glorieuse Révolution», dira-t-il. Ces sites constituent un pan de l’histoire algérienne, d’aucuns estiment qu’il est nécessaire de les préserver car ils constituent des preuves matérielles des exactions du colonialisme français durant plus d’un siècle.

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Amar Ouramdane

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