Ces communes sans zones d’activité…

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Sur les 32 communes que compte Boumerdès, quatorze ne sont pas dotées de zones d’activité. Ces localités accusent d’ailleurs un grand retard en matière de développement local et un déficit de recettes fiscales. Le chômage dans ces régions lamine les jeunes, en proie à l’oisiveté, voire à la délinquance. Les élus locaux n’ont, du moins semble-t-il, pas de vision et de stratégie pour sortir leurs communes de leur marasme. A cela s’ajoutent les lourdeurs administratives et la fuite des investisseurs vers des régions «plus attrayantes», notamment à l’Ouest du pays. Parmi les communes qui n’ont pas de zones d’activité, on peut citer Timezrit, à l’extrême Sud-est de la wilaya. Le manque de ressources foncières empêche la machine du développement de rouler sur de bons rails. La plupart des terrains qui s’y trouvent appartiennent à des particuliers et rares sont les parcelles relevant de l’État. C’est dire que l’équation est très difficile pour lancer un projet de zone d’activité. Idem pour la commune de Legata, qui n’en dispose pas non plus, malgré ses fortes potentialités agricoles qui pourraient pourtant permettre à la région d’investir dans la filière agroalimentaire. À Ouled Aïssa, la frange juvénile est frappée du plein fouet par le chômage qui envenime le quotidien d’une localité suffisamment fragilisée par des manques en tous genres. Le manque d’assiettes foncières susceptibles d’accueillir des projets de développement, notamment industriels, a fait fuir les investisseurs de la région. L’agence foncière qui gère la plupart des zones d’activité devrait donc se pencher sur cette problématique à laquelle se heurtent ces régions qui recèlent, pourtant, d’importantes potentialités à exploiter. La crise économique qui frappe le pays depuis plus de deux ans est l’occasion de penser à revaloriser d’autres secteurs d’activité pourvoyeurs de richesses et d’emploi autre que celui des hydrocarbures. Pour ce qui est de l’économie locale, il serait impératif, d’après les plus avertis, de penser à créer de nouvelles zones d’activité et de dépôts afin de parer au manque engendré par le transfert des zones industrielles de Rouïba et Réghaïa ( Alger). Sur un autre plan, les zones d’activité se trouvant sur les 18 communes de la wilaya fonctionnent au ralenti. La plupart des lots occupés ne sont pas tous exploités par les investisseurs, alors que d’autres ont été carrément vendus. Boumerdès dispose de 22 zones d’activité avec plus de 1 million m2 de superficie et abrite près de 422 projets divers. Ce qui est très faible vu que la mise en exploitation de ces zones date des années 90. Certaines ont été détournées de leurs vocations initiales par des investisseurs dès qu’ils ont bénéficié d’actes de propriété. Certains ont même construit des maisons alors que d’autres ont réalisé des locaux commerciaux, dont des salles des fêtes. C’est le cas à la zone d’activité de Bordj Ménaïel. Un militant RCD de la région a soulevé une grave problématique de développement dans la wilaya «Le déséquilibre entre régions». Il estime que le versant Ouest de la wilaya est bien mieux loti en matière d’investissement et de création d’usines par rapport à l’Est, où les quelques zones d’activité réparties à travers le territoire sont en souffrance.

Youcef Z.

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