Le mouton fait du chi-chi !

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La commune de Mekla accueille, comme chaque année à l’approche de l’Aïd El-Adha, plusieurs points de vente de moutons, éparpillés tout le long des chemins menant vers ses divers villages. A Djemâa Saharidj, à titre d’exemple, l’on dénombre cinq petits espaces grillagés contenant une quinzaine de têtes d’ovins et quelques caprins, destinés à la vente directe. Voyant l’existence d’au moins trois catégories de poids et de volumes qui caractérisent les cheptels, d’aucuns se diraient que parmi les bêtes mises en vente, quelques-unes, de moindre volume, seraient accessibles. Il n’en est rien. Cette année encore, l’achat d’un mouton ne semble nullement être une chose aisée chez la population locale, loin s’en faut. C’est du moins ce qu’il ressort de certains témoignages, à quelques jours de la fête du sacrifice. En effet, un trentenaire père d’un enfant regrette : «Actuellement, je ne me permets pas l’achat d’un mouton, il y a d’autres choses plus prioritaires et plus urgentes à acheter, peut-être un jour, pourquoi pas ?!». Dans le même ordre d’idées, un autre trentenaire marié avoue que la dernière fois qu’il a égorgé un mouton, c’était du temps où il vivait encore chez son père, soit des années en arrière. Il ajoute : «D’après des amis qui en ont déjà acheté, les prix affichés par les maquignons varient entre 40 000 DA et 70 000 DA, c’est exorbitant quand même!». Des témoignages qui laissent croire que les tranches modestes de la société sont toujours très sensibles à l’enchérissement des prix des moutons. Les retraités sont aussi une catégorie très vulnérable à la flambée des prix des moutons, comme l’a indiqué un septuagénaire, rencontré dans la ville de Mekla : «Ma retraite n’est pas suffisante pour s’offrir un mouton de taille acceptable. Par conséquent, je consacre toujours un petit budget pour acheter de la viande de mouton chez le boucher pour l’Aïd». Enfin, un habitant a fait savoir que l’une des alternatives possibles réside dans «le paiement partagé pour l’achat d’un veau entre résidents d’un même quartier». Rappelons, par ailleurs, que plusieurs facteurs sont derrière la fluctuation des prix des ovins. L’on citera, entre autres, la hausse des prix d’intrants agricoles, le caractère spéculatif de la profession en l’absence d’une instance de régulation.

K. A.

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