Les prix ne baissent pas à la veille de l’Aïd…

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Les prix de la viande blanche dans la wilaya de Boumerdès s’envolent en cette période estivale et de fête de l’Aïd.

Un poulet vidé et emballé se vend à 400 DA chez le boucher. Son prix est de 320 DA dans les baraques de ventes de poulets à travers toutes les localités de la région. Les consommateurs s’attendaient à la baisse de son prix notamment à l’approche de l’Aïd. C’est le contraire qui se produit, car les prix s’emballent au contraire, ces trois dernières semaines. Les consommateurs dénoncent cette hausse qu’ils n’expliquent que par le fait que les saisons estivales sont devenues propices au profit et aux augmentations tous azimuts dans tous les produits, à l’exemple des fruits et légumes. Pourtant, l’activité d’élevage de poulets dans la région a augmenté suite aux crédits octroyés dans le cadre ANSEJ. A Timezrit, à titre d’exemple, le nombre de poulaillers a pratiquement doublé ces dernières années. « Mais, la plupart des jeunes qui se sont lancés dans cette activité connaissent peu le domaine. De cela résulte la perte de poussins», nous explique un éleveur de la région. Ce dernier encore pour expliquer les raisons de cette flambée des prix. «Beaucoup d’éleveurs préfèrent se reposer en cette période de canicule qui connait une grande perte de poussins. Les gens ne s’aventurent pas et préfèrent attendre l’arrivée de l’automne pour relancer l’activité», ajoutant, « le prix du poussin aussi a augmenté. Il se vend à 120 DA. A cela s’ajoute la hausse des prix de l’aliment de volailles qui flirtent avec la barre des 5600 DA le quintal.» Les fabricants d’aliments de bétail, eux aussi, se plaignent de la pénurie et de la hausse des produits entrant dans la fabrication, notamment le maïs. Ces produits sont, pour la plupart, importés, et les mesures du gouvernement, à limiter les importations n’ont pas été sans conséquences sur leur disponibilité. Notre interlocuteur ajoute que les jeunes éleveurs ne respectent pas les conditions d’élevage d’où les pertes considérables enregistrées quotidiennement. Les poulaillers en serres ne doivent pas être agréés, car ils ne respectent pas les règles sanitaires, ajoute notre interlocuteur qui appelle au respect des conditions d’élevage. La canicule ne cause pas seulement la mort de poussins mais constitue une période de propagation de maladies néfastes. Les circuits informels ainsi que l’amplification du phénomène de spéculation, sont, par ailleurs, d’autres facteurs favorisant la flambée des prix. L’augmentation des prix du poulet a entrainé celle des œufs où le plateau se vend jusqu’à 410 DA. Il est à signaler que la désorganisation et l’anarchie qui règnent dans la filière agricole ne font qu’aggraver la situation et causer des pertes considérables à l’économie locale. Certains éleveurs, à en croire les dires de citoyens, notamment à Sidi Daoud ou à Zemmouri, ne vendent pas leur surproduction à l’ORAC alors que cela peut éviter les pertes pour l’éleveur.

Youcef Z.

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