Accueil Kabylie Les bidonvilles, un véritable casse-tête

BOUMERDÈS - 7 200 habitations précaires recensées sur 261 sites : Les bidonvilles, un véritable casse-tête

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Après l’éradication des chalets dans la wilaya de Boumerdès, un autre défi attend les autorités locales. Il s’agit, à défaut d’éradiquer, de mettre un terme à la prolifération des bidonvilles.

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Un véritable casse-tête sur lequel il faudra se pencher sérieusement, sachant que la direction de l’urbanisme fait état de plus de 7 200 habitations précaires, réparties sur 261 sites à travers la quasi-totalité des communes de la wilaya. Les occupants parlent de conditions de vie «inhumaines». La plupart de ces «favelas» sont situées dans les communes côtières de la wilaya : Boudouaou El Behri, Zemmouri, Cap Djinet… Pour la seule localité de Boudouaou El Behri, l’on recense plus de 700 habitations précaires, réparties sur 13 sites. La région occupe, ainsi, la première place en matière de prolifération de ce genre d’habitation, suivie de Cap Djinet, avec 9 sites englobant près de 600 baraques, Khemis El Khechna, avec 8 sites, et Bordj de Menaïel, avec 7 sites où près de 500 baraques sont construites, notamment au lieu-dit «Bastos». Ce dernier est caractérisé par une anarchie totale et une insalubrité à outrance, car le site est bâti à proximité d’un oued où se déversent des eaux usées à longueur d’année. Selon un élu à l’APC, un programme de logement a été retenu pour reloger ces habitants, mais le terrain sur lequel devait être bâties ces unités est occupé par des chalets. Certaines baraques ont poussé au lendemain de l’éradication des chalets, notamment au site dit «Vachet». Au chef-lieu de la wilaya, le bidonville Boukaroucha renferme plus de 400 taudis. Pour expliquer ce phénomène, certains estiment que des opportunistes viennent de tous les horizons pour s’y installer, afin de bénéficier d’un logement, pendant que d’autres ne sont là que «pour faire du business avec les logements octroyés». A noter que les bidonvilles occupent d’importantes assiettes de terrain, dont celles relevant des patrimoines agricole et touristique. Les exemples ne manquent pas. À Khemis El Khechna, le site se trouve sur d’immenses terrains agricoles de la Metidja. A Boudouaou El Behri, Figuier, Zemmouri et Cap Djinet, les baraques occupent des zones d’extension touristique, entravant ainsi le développement d’un secteur à forte valeur ajoutée. En outre, des habitants ont bénéficié, au lendemain du séisme, d’aides pour construire leurs maisons sur les sites mêmes où ils ne devaient être relogés que temporairement. Ces cités misères datent de plus de vingt ans. La cadence de construction des baraques s’est accélérée durant la décennie noire. Des enfants nés alors, devenus maintenant des adultes, n’ont jamais connu un logement décent, en dépit des promesses des responsables qui se sont succédé à la tête des APC. Il y a lieu de rappeler que la wilaya de Boumerdès a bénéficié de plusieurs programmes de logement pour la résorption de l’habitat précaire. Dans ce cadre, un programme de 12 000 logements a été affecté à la wilaya, mais seuls 4 000 ont été concrétisés. Aussi, près de 2 000 logements RHP ont été inscrits, mais, là encore, seuls 400 ont été réalisés, au titre de l’année de 2009.

Y. Z.

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