«Nous avons de nouveaux projets à réaliser»

Partager

Au lendemain de la rentrée scolaire, Mohand Seghir Iltache, directeur du centre des enfants inadaptés mentaux du centre psychopédagogique de Draâ Ben Khedda, fait l’état des lieux qui prévaut dans ce centre, et parle des préoccupations des enfants et des attentes de l’établissement.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous parler de la rentrée dans votre centre ?

Mohand Seghir Iltache: Sans exagérer, cette année, la rentrée s’est déroulée dans de bonnes conditions. Tous les anciens élèves ont rejoint leurs ateliers et nous enregistrons de nouveaux élèves malades dont les parents n’ont pas trouvé où les mettre. Nous sommes obligés de les prendre en dépit de la surcharge due au manque de locaux. Actuellement, nous enregistrons soixante-dix élèves, dont une vingtaine de filles. Ces nouveaux sont de Tadmaït et Draâ Ben Khedda. Je dois souligner que le centre renferme des retardés mentaux, des autistes et des trisomiques.

Quels sont les moyens mis à la disposition des enfants ?

Le centre fonctionne avec les moyens déjà existants par le passé, mais il faut signaler que nous avons des projets que nous devrons réaliser, à savoir l’ouverture d’un atelier de couture, d’un atelier de coiffure pour dames et d’un atelier pour balais. Nous avons reçu le matériel nécessaire grâce à Mme Salhi, présidente de l’association «Main sur le cœur» qui nous a énormément aidés pour la dotation. Quant aux balais, nous remercions vivement cette nouvelle APC qui a eu une attention particulière en direction du centre. C’est pour la première fois depuis la création de ce centre qu’une APC s’y implique de manière sérieuse.

Qu’en est-il justement du stock de balais et des factures non encore payées durant le mandat précédent ?

Cette nouvelle équipe nous a entièrement régularisés et l’ancien stock est épuisé. Nous remercions vivement cette nouvelle équipe qui affiche son entière collaboration et pour une fois aussi, le centre a reçu une subvention de quinze (15) millions de centimes. Que les élus trouvent ici les vifs remerciements de l’administration, du personnel et des enfants. Elle a contribué pour les couffins du Ramadhan avec la semoulerie «Le Sébaou» que nous remercions aussi pour ses dons en semoule, en farine… L’APC nous a promis de refaire la peinture pour le centre. Disons, que nos relations avec cette équipe est à souligner avec force ! Citons aussi, le macramé, le dessin, la peinture sur toile. Lors des expositions que l’on nous propose, nous arriverons à commercialiser une partie, ce qui nous permettra de renouveler la matière première.

Le personnel semble avoir été renforcé…

Cette année, la DASS nous l’a renforcé par trois psychologues, deux orthophonistes. Une femme de ménage dans le cadre du DAIS, une aide-éducatrice. Le problème crucial réside dans l’affectation d’une cuisinière et dans les meilleurs délais possibles car pour l’heure, ce sont des femmes du centre qui s’en occupent, et on ne peut pas trop leur demander. Chaque jour, une volontaire s’en occupe.

Qu’en est-il du projet d’un centre de formation pour cette catégorie d’enfants ?

Nous avons une promesse d’attribution d’une parcelle de terrain en Mars 2017. Plus de quatorze mois après, nous n’avons pas encore reçu la décision d’attribution. Nous avons frappé à toutes les portes. Nous avons vu l’agence foncière de wilaya, et avons interpelé, le 14 mars 2017, le wali qui nous a assurés qu’il verrait ça de plus près. Il a chargé quelqu’un de son cabinet. Nous avons une copie du PV du choix de terrain, aux environs du siège de la Daïra. Et nous constatons avec une très grande désolation que cette parcelle est squattée par quelqu’un qui fait de l’élevage de moutons. Nous allons relancer nos démarches. Quant aux deux classes financées par l’APW en 2017, nous attendons leur réalisation. Pour la salle de psychomotricité programmée depuis longtemps, elle ne peut se réaliser avec une enveloppe de quatre millions de dinars. C’est insuffisant aujourd’hui. Nous demandons le transfert de cette enveloppe pour l’achat de matériel d’équipement.

Nous vous laissons conclure…

Je m’adresse d’abord aux parents qui sont absents. Ils doivent faire l’effort de passer au centre pour voir leurs enfants. Ensuite, aux responsables de l’APC pour les remercier et leur demander davantage d’efforts envers ces enfants qui ont besoin d’être soutenus et assistés, car la rue est impardonnable ! Enfin, je dénonce encore et toujours le stationnement des camions, tracteurs et autres véhicules légers sur toute la distance réservée au centre, pour leur bricolage en nous barrant les accès. Nous avons saisi toutes les autorités à cet effet, mais rien n’est fait.

Entretien réalisé par M. A. Tadjer

Partager