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OCTOBRE ROSE - Dépistage du cancer du sein : Le rappel des praticiens

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Depuis quelques années, octobre est le mois de la sensibilisation au dépistage du cancer du sein.

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Cette année encore, ce mois a été une occasion pour sensibiliser davantage les femmes de plus de 40 ans sur cette maladie ravageuse. Il faut dire que le cancer du sein ne cesse de prendre de l’ampleur en Algérie. Abordée à ce propos, le Dr Sohbi, praticien au centre de santé de Draâ El-Bordj, au chef-lieu de wilaya, invite toute femme âgée de plus de 40 ans à effectuer un contrôle clinique chez son médecin traitant : «C’est une maladie qui n’a pas de symptômes clairement visuels. C’est pour cela que nous conseillons toute femme dépassant l’âge de 40 ans d’effectuer un contrôle clinique suivi d’une mammographie en cas de présence de nodules. Si la maladie est diagnostiquée au tout début, elle est à 100% traitable et, donc, curable. Dans le cas contraire, l’estimation de vie est d’environ 5 ans», a-t-elle déclaré. «Si un éventuel cancer du sein est diagnostiqué, nous prenons en considération la psychologie du malade et nous l’orienterons généralement vers un gynécologue qui est mieux qualifié pour apprendre la nouvelle au concerné, sinon nous conseillerons un suivi psychologique», a-t-elle précisé. D’autre part, le docteur Sohbi a également mis le point sur l’absence de spécialistes qualifiés pour la manipulation de la mammographie, sachant que ce matériel est présent dans presque tous les établissements de santé de la wilaya. «Nous ne souffrons pas d’un manque de moyens, bien au contraire, tous les établissements de santé de la wilaya sont équipés de l’appareil de la mammographie. Mais, hélas, nous souffrons d’un manque d’effectif qualifié pour sa manipulation», a-t-elle précisé. Par ailleurs, des journées de sensibilisation à l’occasion d’Octobre rose ont été organisées, comme c’est le cas à l’université de Bouira. Le Dr Malki, responsable à la direction de la santé de Bouira, s’est également exprimé à ce sujet : «La direction de la santé de Bouira, en collaboration avec l’EPH de Bouira, a consacré quatre jours au total pour le dépistage du cancer du sein. 130 femmes ont subi une mammographie et 120 autres d’une échographie mammaire. Tout cela rentre dans le programme national du dépistage du cancer du sein qui fait ravage dans la société».

Un tabou dans les foyers bouiris ?

Si dans la société, beaucoup ont pris conscience de cette maladie et de ses ravages parmi la gent féminine ces derniers années, dans certains milieux comme le rural, beaucoup ne mesurent pas encore la gravité de la situation. Du coup, il y a moins de dépistage, et le risque de mourir du cancer du sein est très élevé. «C’est la mentalité des citoyens qui fait que cette maladie est compliquée. Parfois, il y a même des femmes qui prennent toute sortes de pilules de marques différentes sans l’avis d’un spécialiste, car elles ont peur de consulter ou tout simplement de tomber dans la stérilité», a ajouté le Dr Sohbi. «J’aimerais bien demander à ma mère de faire un contrôle mais j’ai peur de sa réaction, donc je n’ose pas le faire. J’ai une amie, en revanche, qui a demandé à sa mère de consulter. Et tout c’est bien passé. Je dirais que ça diffère d’une famille à une autre, mais, dans l’ensemble, ce n’est plus vraiment un tabou», a confié une jeune étudiante. En attendant une prise de conscience réelle et collective et surtout un dépistage précoce et continu, le cancer fait toujours des victimes chaque année.

Sarah Madani

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