Les raisons d’une flambée

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Les prix des fruits et légumes connaissent, ces derniers temps, une hausse record au niveau des marchés de la wilaya de Boumerdès.

Cette hausse a affecté une fois de plus le pouvoir d’achat des citoyens. Les faibles bourses sont, désormais, à rudes épreuves. La pomme de terre, un produit largement consommé, a atteint des seuils vertigineux sur les étales de marchands de fruits et légumes. Le produit est cédé à 70 DA/kg au niveau des marchés de Bordj Ménaïel, Boudouaou et Issers, alors qu’en dehors de ces lieux de négoce, la pomme de terre est affichée à 90 DA/kg. Certains marchands défendent leurs positions et leurs prix tout en jetant la balle aux grossistes qui font dans la spéculation, notamment en ces temps de pluies et de culture de produit. «Le produit est presque indisponible. La récolte de la saison est faible et les grossistes ne font que stocker le produit pour provoquer une pénurie et du surcroit la hausse des prix», dira un marchand étalant ses légumes au marché des Issres, le plus ancien dans la région. En sus de cela, notre interlocuteur ajoute que les dernières pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs régions du pays et causé d’inondations ont provoqué des pertes aux cultures de pomme de terre et retardé d’autres fellahs à cultiver leurs terres. Pour juguler le prix de ce tubercule, les autorités en charge de dossier agricole dans la wilaya envisagent de déstocker 37 100 tonnes de pomme de terre, dont 30% de ce produit est écoulée sur les marchés de la région. Cette opération de déstockage permettra au moins de stabiliser les prix avant l’arrivée sur les étales de la récolte de la pomme de terre précoce prévue en février prochain. Il a été prévu la production de pas moins de 12 000 tonnes. 46 000 tonnes de pomme de terre d’arrière saison ont été déstockées progressivement depuis le début de l’année en cours. Mais cela n’a pas pu maintenir la stabilité des prix en raison de la spéculation. Les produits hors saison affichent également une hausse très importante, à l’image de la tomate qui est cédée à 140 DA/kg. Il faut dire que ce tubercule n’a pas connu de baisse même en plein saison, malgré les quantités de production injectées. Le mildiou aurait infecté plusieurs champs à travers le pays. Au niveau local, l’irrigation de ce légume ait encore défaut, notamment en raison du manque d’eau. Certains fellahs ont eu recours aux eaux usées pour irriguer leurs champs. Les prix des carottes n’ont pas également baissé, alors que le marché local est approvisionné à partir des champs de cultures de l’intérieur du pays et même de Sud. Au volet des fruits, les consommateurs n’ont aucun mot à dire et le seul fruit accessible est l’oranger. Outre cela, touts les fruits sont intouchables. La banane est cédée à 440 DA, les pommes affichent plus de 300 DA/kg. Il y a que les dattes qui sont accessibles. Leur prix oscillent entre 200 et 900 DA/kg selon la qualité de produit. Pour faire ses emplettes, le consommateur moyen devra faire des acrobaties entre plusieurs marchands pour s’en sortir.

Youcef Z.

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