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Ouled Nacer, un village, une histoire et l’isolement

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Le village Ouled Nacer est une localité située au nord du chef-lieu de la commune d’Aomar à quelques 13 km et à la limite de la commune de Draâ El Mizan. Il compte environ 120 foyers. Pour se rendre au village, il faut emprunter la RN 25 jusqu’à Tizi Larbaâ ensuite le CW reliant cette dernière à la ville de Tizi Gheniff et enfin le chemin communal au niveau de la Bourgade Rouabtia.Le chemin communal, dégradé en 2005, après le passage d’un bulldozer appartenant à la société Kahrif demeure dans le même état de dégradation malgré les différentes requêtes des citoyens qui dénoncent l’isolement plus que la marginalisation. En effet, le visiteur remarquera de lui-même la situation. Dans la localité, seule, l’école primaire nouvellement construite représente un établissement étatique.

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Un village historiqueOuled Nacer marque l’histoire de l’Algérie durant la guerre de Libération nationale. Ouled Nacer a, connu le passage de grands héros de l’histoire de l’Algérie, a vécu la résistance et a donné ses meilleurs fils pour que vive l’Algérie indépendante. La localité fut le refuge des révolutionnaires. Ouled Nacer compte … quelques 25 chahids tombés au champ d’honneur, parmi eux Nacer Bey Slimane, Nacer Bey Rabah, Zoubir, Lakhdar, Nacer Bey Saïd condamné à mort, une famille entière a été fusillée par l’armée coloniale après que son fils fut tombé au champ d’honneur. Dans le village, les citoyens que nous avons rencontré nous signalent le participation de la femme aux côtés des hommes dans la guerre de la Libération nationale. Nous avons demandé quelques noms, deux de nos interlocuteurs ont préféré garder ces moudjahidate dans l’anonymat.Les citoyens nous racontent les faits de la bataille la plus meurtrière et la plus sanglante qui s’est déroulée dans le village en 1957, la bataille en question fut un accrochage entre l’armée française et les maquisards qui avaient dans leurs rangs six (06)futurs martyrs : Boumghar (commissaire), Zoubir Lakhdar (commissaire), Benameur, Boudina Ahmed, Athmani Bachir et Guezgouz Lakhdar.Ainsi, l’armée française installa un PC et obligea les villageois à quitter la localité et ceux qui étaient restés avaient été regroupés non loin du PC.

L’enclavementAprès l’indépendance, les populations retournent au village, néanmoins les conditions de vie y sont lamentables. Au moment où le gouvernement envisage des programmes visant l’amélioration du cadre de vie des citoyens des zones rurales, les pouvoirs publics ignorent les problèmes quotidiens, ô combien multiples, des citoyens à Ouled Nacer, c’est le village le plus reculé et le plus enclavé dans la commune d’Aomar. Une seule route dans un état de dégradation avancée permet l’accès au village. Cette route, annoncée lors d’un JT de 20 h dans les années 90, devait rattacher Ouled Nacer à Krarib en passant par le hameau Amarchia n’a jamais été réalisée comme prévue soit le tronçon Ouled Nacer-Amarchia d’une distance d’environ un kilomètre cinq cents (1,5) n’a jamais et à ce jour, fait l’objet d’ouverture. El les citoyens s’interrogent. Qu’en est-il de ce tronçon ? Où est passé l’argent du projet ? n’est-il pas réalisable ? l’état de cette route dégradée préoccupe les citoyens et leur cause bien de désagréments. “Les propriétaires de véhicules nous rendent service dans nos déplacements par esprit de bon voisinage, de respect mutuel ou de relation parentale.Géographiquement et administrativement, nous sommes rattachés à la commune d’Aomar mais socialement et économiquement, nous sommes ignorés” nous dira un cadre dans une société qui ajoutera, “nous vivons l’isolement, ni route ni moyens ne sont mis à la disposition des citoyens. Nous sommes dépourvus de tout”. Un autre citoyen déclare : “Lors de la campagne électorale, les candidats nous ont promis beaucoup de choses à réaliser mais… Nous demandons un droit de regard sur notre situation d’oubli, d’isolement… Il respire profondément, soupire puis garde le silence.Actuellement, les villageois se rendent à Draâ El Mizan distante d’environ six kilomètres pour leurs différents besoins :Faire des courses, s’approvisionner, se regrouper… Grands et petits se dirigent vers la ville de cette commune qui n’est pas la leur, sauf pour des soins ou les accouchements et les cas urgents. En outre, pour se rendre au chef-lieu de la commune Aomar, les citoyens sont contraints de parcourir quelques treize kilomètres. Cependant si le tronçon de 1 500 mètres s’ouvrait un jour soit dans le cadre d’un chemin communal ou d’un chemin forestier, le village d’Ouled Nacer sera enfin désenclavé, ce qui permettra à la population de parcourir seulement 4,5 km, les élèves du cycle moyen et secondaire poursuivront leurs études dans des conditions plus favorables, les citoyens qui ont quitté la localité regagneront sans doute, leur village, et retrouveront leurs biens. Nous avons approché l’un d’eux qui nous déclara “Pour me rendre à mon travail, je sortais de chez moi, chaque jour, à cinq heures du matin de peur d’arriver en retard. Les moyens de transport sont quasiment indisponibles, voire inexistants donc je me déplacais à pied, je parcourais des kilomètres car je ne traverserai jamais la forêt notamment, pendant cette période. Tout ceci m’a poussé à déménagre, à abandonner mes terres et mes biens”.En définitive, le village d’Ouled Nacer est un hameau enclavé, la population espère que leur cadre de vie finisse par s’améliorer. L’ouverture de ce tronçon demeure un espoir. Désenclaver le village est une nécessité, cette situation est le souci et la préoccupation majeurs de la population.

A. Bouzaïdi

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