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Tazmalt : Ils sont toujours confrontés à de multiples difficultés : Les myopathes et les diabétiques dans la tourmente

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Les malades chroniques, en particulier ceux de conditions modestes, souffrent doublement.

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D’une part, Ils endurent les différents symptômes de leurs maladies, avec lesquelles ils doivent, malheureusement, vivre le restant de leur vie, et d’autre part, ils vivent dans la précarité laquelle ne leur permet pas de se soigner correctement, à cause du chômage des uns, de la cherté des médicaments,-quand ceux-ci sont disponibles- et des consultations médicales spécialisées, lesquelles, couplées aux autres actes médicaux (radio, échographie, ECG, etc.) leur coûtent les yeux de la tête! Les myopathes et les diabétiques, pour ne citer que ceux-ci, en savent quelque chose. En effet, dans la ville de Tazmalt, il existe deux associations, parmi tant d’autres, qui s’occupent des personnes souffrant de maladies chroniques. Il s’agit de l’association DEFI des myopathes et de celle des diabétiques, lesquelles œuvrent respectivement, dans la mesure de leurs moyens, à aider et à soulager ces malades. Si l’on commence par l’association des myopathes, celle-ci active dans toute la wilaya de Béjaïa, bien que le siège est basé à Tazmalt. Interrogée sur la situation des malades, Nora Abderrahmani, présidente de ladite association, rétorquera avec beaucoup d’amertume dans la voix: » Il n’y a aucun changement positif pour nous! Nous avons reçu beaucoup de promesses des pouvoirs publics quant à l’amélioration de la dure vie des myopathes, mais nous n’avons rien vu venir! ». Néanmoins, cela ne décourage pas pour autant notre interlocutrice, bien qu’un peu fatiguée par sa maladie. Melle Abderrahmani, dans ce combat qu’elle mène, finit toujours par arracher quelque chose pour les myopathes. Au début, le siège dans laquelle elle officiait était presque vide. Aujourd’hui, il est meublé avec des micro-ordinateurs, du mobilier et une salle multidisciplinaire. L’association compte beaucoup d’adhérents et bénévoles (des médecins, des psychologues et des enseignants qui dispensaient des cours gracieusement à des enfants myopathes qui ont interrompu leurs cursus scolaire à cause de la maladie, laquelle les a cloués sur la chaise roulante!). Quant nous y étions, il y avait un enseignant qui leur donnait des cours scolaires! L’association a recensé 60 élèves myopathes au niveau de la wilaya de Béjaïa, lesquels ont quitté l’école précocement à cause de la myopathie. Néanmoins, pour la centaine d’élèves myopathes encore scolarisés au niveau des établissements scolaires de la wilaya, ceux-ci souffrent le martyre à cause de « l’inadaptabilité » des écoles avec leurs maladies. L’accès aux salles de cours et à l’administration est un calvaire pour eux, car celles-ci ne sont pas aménagées de sorte à être accessibles à ces élèves. La présidente de l’association déplore aussi ce problème d’accessibilité aux lieux publics, comme l’APC, la poste, les trottoirs, etc. Notre interlocutrice n’a pas omis, également, d’évoquer les dures conditions de vie dans lesquelles pataugent les myopathes. « Beaucoup de myopathes, pères de familles notamment, vivent misérablement. Je vous cite le cas de Benhamouche Samir, 33 ans, marié et père de 3 enfants. Il bricole avec une table de cigarettes dans la rue au froid et à la chaleur pour faire vivre sa petite famille », nous relate Abderrahmani. Par ailleurs, chez l’association des diabétiques de Tazmalt, dont le siège se trouve à quelques mètres seulement de celui des myopathes, c’est presque les mêmes problèmes: manque de moyens financier et matériel, et de médicaments à distribuer aux malades. Cette association compte quelques 1 400 adhérents venus en plus de Tazmalt, d’Ath Mellikèche, Boudjellil, Aghnalou, etc. Ce sont tous des diabétiques. Ce qui reflète la montée inquiétante de cette affection, qui, paradoxalement, est appelée la maladie des riches, alors que, chez nous, elle touche beaucoup plus les démunis! Le trésorier de cette association a soulevé beaucoup de problèmes qui affectent les diabétiques, comme le chômage de certains pères qui ont du mal à faire vivre leurs petites familles, la cherté des consultations médicales et autres actes inhérents. Mais heureusement que les diabétiques de cette association peuvent compter sur l’aide de médecins bénévoles qui leurs prodiguent des soins gratuitement. En plus de ça, l’association octroie gratuitement aux malades des médicaments, des stylos auto-piqueurs pour mesurer la glycémie et même des chaises roulantes et des béquilles. Dans le même sillage, la solidarité sans faille dans cette association sera couronnée, prochainement, par l’achat d’un véhicule pour les besoins de déplacement et d’acheminement des malades diabétiques vers les structures spécialisées, notamment vers les CHU d’Alger, à en croire le trésorier de l’association.

Syphax Y.

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