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Boudjellil L'espace sauvage se réduit, les terres agricoles disparaissent, la nature défigurée... : Qui arrêtera l’avancée du béton ?

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L’expansion urbaine fait partie, certes, du développement local dans la commune de Boudjellil, dont le chef-lieu est situé à 87 kms au Sud-ouest de Béjaïa.

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Cependant, cet « étirement » ne se passe pas de manière saine, et l’occupation du sol est des plus anarchiques. La rationalisation n’a aucun droit de citer, et les constructions poussent à tout bout de champ, et ce, sans prise en considération du caractère spécifique des terrains. Nous avons remarqué que la plupart des habitations sont érigées sur des terres agricoles, sans aucun ménagement. Même si les terrains relèvent du domaine privé cela ne donne pas le droit aux auto-constructeurs de « bétonner » à tout-va des terres agricoles d’une excellente qualité et cela se passe, malheureusement, à l’heure où l’agriculture est de plus en plus sollicitée comme solution de rechange idoine à la «débâcle» historique des hydrocarbures. «Mais que va-t-on manger, si l’on continue à bétonner les terres agricoles?», se demande un citoyen averti du grand village historique de Boudjellil. De l’espace, certes, il y en a actuellement, mais dans quelques décennies, si ce n’est pas moins, il n’y aura plus une once de terrain à construire, au rythme où vont les choses! La «machine» à bétonner semble tourner à plein régime, comme un rouleau compresseur dans toute la commune de Boudjellil, laquelle, paradoxalement, était connue pour la production abondante de l’huile d’olive. Les oliviers, à juste titre, se trouvent, par conséquent, déracinés sans état d’âme pour les besoins de construction. Les kabyles n’apprendront jamais les leçons de leurs ancêtres, certes illettrés, mais pas bêtes du tout! Les aïeux, pour les besoins de sécurité et pour préserver les terres agricoles, construisaient toujours sur des collines rocailleuses et infertiles. De notre époque, la donne a été inversée, et l’on assiste à un déferlement sans précédent de l’auto-construction sur les terres agricoles. L’un des exemples les plus poignants de la bêtise humaine demeure le village «agricole» des Aftis, sis à 5 kms de Boudjellil, où des centaines d’hectares de terres agricoles, plantées, jadis, de centaines d’orangers, de grenadiers et de figuiers, sont «ensevelis» sous une couche épaisse du béton sans état d’âme! Parallèlement à toute cette extension sauvage et déraisonnable des constructions, il y a surtout l’espace sauvage qui en prend un sérieux coup! En effet, à mesure que les habitations «naissent» un peu partout, l’espace sauvage s’amenuise. De nos jours, il n’y a presque plus d’espace vierge dans la commune de Boudjellil. Il est perpétuellement investi par l’artificiel. Des unités avicoles en plein forêt, des habitations individuelles qui écorchent la nature et le panorama, bref : l’agression de l’environnement sauvage est affligeante. En plus de cela, la faune se trouve comme prise en tenaille, et voit «ses» territoires diminuer drastiquement. Ainsi, les chacals, les sangliers, les lièvres, les perdrix, les hérissons, les épics-porcs, les buses, les hiboux et bien d’autres animaux écumant les espaces sauvages de la commune sont, plus que jamais, menacés d’extinction. L’équilibre de l’écosystème se trouve dangereusement menacé par ce nouveau genre humain: l’homo « constructus ». Mais là encore, tout le monde s’en fiche…

Syphax Y.

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