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Adekar : Désœuvrement et spleen chez les jeunes

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Oisiveté, désœuvrement et spleen. Ce triptyque et le lot quotidien des jeunes d’Adekar. Dans cette petite circonscription de montagne, où l’investissement économique émarge aux abonnés absents, les opportunités d’emploi sont rarissimes. «Une poignée de chanceux occupent des postes dans la fonction publique. Les autres se font embaucher dans les chantiers de travaux publics, le plus souvent avec des contrats à durée déterminée», souligne un élu local. Par fournées successives, des contingents de jeunes quittent les bancs de l’école pour grossir les rangs des désœuvrés. «On passe nos journées à tourner les pouces et à s’occuper à des vétilles. Même avec un diplôme en poche, je n’ai pas pu trouver un job», maugrée un jeune de Toukval, avouant vivre d’expédients. Un autre diplômé de la formation professionnelle déclare se contenter de petits boulots, en caressant l’espoir qu’un jour il finira par trouver un emploi en adéquation avec ses qualifications : «Je n’ai aucun complexe à occuper un poste sous qualifié et rémunéré au smic. Je me dis que cela vaut mieux que d’aller voler ou faire la planche», confesse-t-il. Même les diplômés de l’université n’échappent pas à ce mal endémique qu’est le chômage. Ils sont même, susurre-t-on, plus touchés que les autre catégories de demandeurs d’emploi. L’équation est toute simple : il y a une double inadéquation. D’abord, entre le profil de ces diplômés et les besoins, ensuite entre une demande soutenue et une offre de travail dérisoire. «Je suis au chômage depuis plus de deux ans. Durant tout ce laps de temps, je n’ai jamais arrêté de faire des démarches tous azimuts. Hélas, tous mes efforts se sont avérés infructueux», se lamente un ingénieur en électrotechnique. Un autre diplômé frais émoulu dispose que : «l’absence d’un pôle d’activité à Adekar rend nulle la chance de conquérir le monde du travail». Pour augmenter ses chances d’insertion, il faut donc nécessairement s’expatrier. Beaucoup de jeunes de la région, rapporte-t-on, ont déjà franchi le pas. «Partir est une option incontournable, car dans cette contrée déshéritée et livrée à l’abandon, il n’y a aucune perspective d’avenir», clame un jeune diplômé qui ne cache pas sa tentation de déguerpir. Ainsi, Adekar se vide inexorablement de sa sève humaine et de sa matière grise. Ceux qui continuent de s’accrocher désespérément à leur clocher, ruminent leur infortune et s’enlisent dans l’oisiveté qui, dit l’adage, est mère de tous les vices, en s’exposant à tous les fléaux.

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N. Maouche

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