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CHEMINI Stress hydrique : Le colportage d’eau à la rescousse

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Les récurrentes pénuries d’eau potable dans les villages de Chemini font le malheur des uns, mais certainement le bonheur de certains. C’est ainsi que le marché du colportage d’eau bat son plein en cette période estivale dans la localité de Chemini. Cet été est la pire saison pour les Cheminois depuis des lustres. Tous les jours, les villageois sont hantés par cette crise, qui leur fait voir de toutes les couleurs. Chaque matin, la chasse à l’eau est devenue le quotidien amer des milliers de familles, contraintes de trouver de quoi remplir leurs jerricans. Ce faisant, les ménages sont appelés à réserver un autre budget pour les achats en bouteilles d’eau et des citernes de cette source vitale. C’est une autre épreuve pour ces habitants, qui voient leurs portefeuilles de plus en plus « dégarnis » par les dépenses inhérentes à la consommation de l’eau potable, très rare dans ces contrées semi-arides durant l’été. Tout le monde s’accorde à dire que les mois de juillet et août sont marqués d’une pierre noire pour la localité de Chemini. Cet été, les colporteurs ne chôment plus. Ils travaillent tout au long de la journée, car les villageois sont obligés de se procurer ce liquide précieux chez eux. La demande en cette source ne cesse d’augmenter, faisant que les colporteurs cotent désormais leurs citernes à 1500 Da au lieu des 1000 DA de l’année dernière. Cette crise arrive au plus mauvais moment, quand on sait que pour les besoins d’hygiène, l’eau est consommée en été trois fois plus qu’en hiver. Autant dire que les colporteurs d’eau ont profité de l’aubaine pour revoir à la hausse le prix d’une citerne d’eau de 2000 litres à 1500 DA. Ces nouveaux marchands de l’or bleu se disputent un marché florissant loin de toute réglementation, et faisant fi des règles d’hygiène. Les citernes tractées généralement par des tracteurs de champ ou celles portées par des camions sillonnent les rues tortueuses de cette région par dizaines. On sait que la plupart des colporteurs s’approvisionnent à partir des puits de la région, contrôlés ou pas! Car une bonne partie de ces citoyens n’a presque aucune idée des conditions d’hygiène ni du lieu de la provenance de cette eau que les colporteurs ramènent dans des citernes plus ou moins propres. C’est le cas, par exemple, de ceux dont les citernes ne sont pas entretenues ou contiennent de la rouille. Mais les colporteurs affirment sur parole que l’eau est bonne à boire, et qu’ils n’ont jamais eu de problèmes avec les consommateurs. En effet, le nombre des colporteurs d’eau s’est multiplié depuis le début de l’été. Ils sont obligés de faire plusieurs rotations, jour et nuit, pour satisfaire les nombreuses commandes des citoyens. Certains parmi ces derniers doivent patienter deux ou trois jours pour recevoir de l’eau. Les marchands d’eau s’approvisionnent auprès des puits de particuliers ou aux sources d’eau de certains villages des communes voisines, nécessité oblige! Se procurer une citerne d’eau ces derniers jours est chose difficile. Et encore, il faut leur passer commande une semaine à l’avance, car leurs carnets de commandes sont déjà pleins. Et dire que certains de ces marchands d’eau activent avec des camions-citernes ou avec des citernes tractées sans disposer d’aucun registre de commerce attestant leur conformité avec les règles d’hygiène, surtout en cette période propice à la propagation des maladies à transmission hydrique (MTH).

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B. D.

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