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ATH WAGHLIS La récolte… investit la RN26 : La figue de Barbarie, ce délice d’été

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Les conditions climatiques qui sévissent depuis le mois de juillet auraient joué en faveur d’une maturité précoce, car, d’habitude, le fabuleux fruit de l’opuntia ne devient consommable qu’à partir de la première semaine d’août. Quoi qu’il en soit, les primeurs de ce fruit, récoltées dans les plantations des Ath Waghlis, ont investi les abords de la RN26. La qualité gustative des figues de Barbarie de cette région par rapport à celle d’autres a rendu les figues de cette zone très populaires et fortement appréciées. C’est la raison pour laquelle elle occupe une bonne place sur le marché. Délicieux, juteux, ce fruit provient essentiellement des plantations des communes de Chemini, Souk-Oufella, El-Flaye… situées sur les massifs montagneux de la rive gauche de la vallée de la Soummam. Même si les quantités exposées sont infimes, se limitant à six récipients par endroits et vendues à un prix un peu plus cher que celui de l’année dernière, comme c’est la primeur, les vacanciers s’arrêtent, pour acheter sans en marchander le prix. Ce fruit, appelé également Opuntia ficus indica, a su se faire une place dans les marchés hebdomadaires et rues commerçantes de plusieurs communes de la wilaya. Son prix, qui va de 10 à 15 DA la pièce, bien qu’élevé par rapport à la saison dernière, ne semble pas poser de problème pour des consommateurs épris de ce fruit savoureux. Un seau rempli à ras bord est proposé à 600 dinars. Ces enfants qui commercialisent la figue de Barbarie et d’autres produits agricoles sur les accotements de la RN26 sont des habitués des lieux, qu’ils occupent chaque année à pareille période. Les friands de ce fruit exotique, au goût très spécial et à la suavité extrême, résistent mal à la tentation de s’offrir ou de se payer une pièce, par-ci, une autre par-là. Nombre de jeunes chômeurs, rencontrés aux abords de la RN26 s’adonnent à ce petit commerce, pour venir en aide à leurs familles aux revenus modestes. Pastèques, melons, raisins ou encore bananes et pêches ont du souci à se faire devant l’arrivée en force de la figue de Barbarie. Un concurrent qui semble redoutable, bien qu’il se soit fait longtemps discret. On se rafraîchit, on se régale, on s’enivre même avec le fameux cactus aux fruits d’or, vendu, sur les abords des routes et un peu partout. Ce n’est pas seulement une question de goût, disent même les spécialistes qui vont, aujourd’hui, jusqu’à recommander vivement ce fruit délicieux, bourré de magnésium, de fer, de calcium et bien d’autres bienfaits indispensables pour l’organisme. Les vertus de «Takermust» ne s’arrêtent pas là. Il suffit de savoir qu’il est aussi un excellent régulateur de la glycémie. Pauvre en calorie, se situant au même niveau que la myrtille et l’orange, la figue de Barbarie est gorgée d’eau, de sucres, de sels minéraux, de fibres ainsi que de vitamines A et C. Son huile est riche en vitamine E et acides gras essentiels est anti-oxydante et anti-radicalaire. Elle est utilisée comme anti-inflammatoire, antivirale, antibactérienne, anti-oxydante (le stress), anti-ulcère, antidiabétique (diabète type 2), antirides (elle contient la vitamine E), anti-cancer en sus d’être cicatrisante. Consommer des figues de Barbarie diminue le cholestérol et l’obésité. La figue de Barbarie existe même dans certains pays comme complément alimentaire, sous forme de gélules. En effet, en ces derniers jours, notamment avec l’arrivée en masse des estivants venus des autres wilayas et de l’hexagone, on voit un attroupement de personnes à tel ou tel endroit, et l’on comprend tout de suite qu’il s’agit d’amateurs de figues de Barbarie qui attendent d’être servis. «Je suis un habitué de la région. Je séjourne souvent en Kabylie à cette période, et je n’hésite pas à faire le plein en consommant à volonté El Hindi», dira un estivant venu de Blida. «Où il y a des figues, il y a des amis», dit un proverbe espagnol. «Le mariage est comme le figuier, dont les premières figues sont bonnes, mais dont les tardives ne valent rien», dixit une citation française. «La seule façon de se protéger, c’est d’être un oursin ou une figue de Barbarie», dit un proverbe marocain… En Kabylie, ce fruit fait figure de parents pauvres, notamment auprès de la nouvelle génération. Sa cueillette se fait généralement à l’aube, pour éviter les coups de vent et profiter de la fraîcheur matinale. Pour le peler, il suffit de couper une rondelle de chaque extrémité, puis pratiquer une incision peu profonde sur toute sa longueur et tirer dessus. Délicieux ! Ce fruit, qui demande peu de soins et d’entretien, s’accommode aux terrains rocailleux et incultes. Il connaît un engouement sans pareil de la part des consommateurs et constitue une activité commerciale en vogue surtout pour les jeunes de la région. Cette plante est peu exigeante. Une fumure organique améliore la croissance et accroît le calibre des fruits. En dehors de la mouche des fruits, on ne lui connaît comme ennemis que les cochenilles. Le figuier de Barbarie est originaire du Mexique. Importée en Europe au 17e siècle par les conquistadors espagnols, la plante s’est plus que développée sur le pourtour méditerranéen et en Algérie. Ce cactus a colonisé depuis plusieurs siècles montagnes, plaines et vallées de la Kabylie. Du côté des Ath Waghlis, les villages offrent une véritable image de carte postale, en sus, entourée de figuiers de Barbarie. Là on peut admirer les longues tiges, en forme de palette, recouvertes de piquants. En saison, elles sont ornées de belles fleurs qui donnent naissance à des fruits savoureux. De couleur jaune, orange, verte ou rouge, ces fruits ornent les vergers de ces beaux villages. «La qualité est exceptionnelle. Les pluies et l’ensoleillement estival, alliés à un sol propice à cette culture, ont permis aux figues de bien pousser dans des conditions idéales», estime un septuagénaire de Souk-Oufella.

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Bachir Djaider

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