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AGRICULTURE - Collecte de caroubes : La hausse des prix motive les jeunes

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La caroube suscite un intérêt grandissant dans les régions rurales de la commune de Béjaïa.

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Alors qu’elle coûtait l’an dernier entre 2 000 et 2 500 le quintal, son prix est monté cette saison à 3 600, voire 4 000 DA le quintal. Certains collecteurs parlent d’un prix encore plus élevé. Ils se réjouissent d’ailleurs de cette hausse, synonyme de bonnes affaires pour tout le monde, sachant que ceux qui l’achètent sur le marché local la revendent encore plus cher à l’étranger où elle est, dit-on, transformée en divers produits finis de luxe, dont des farines pour différents usages, des cosmétiques et des produits pharmaceutiques, entre autres. Son prix intéressant encourage les jeunes à partir à sa récolte. Dommage que, faute d’entretien, les arbres sont envahis de ronces, de genêts et de buissons de lentisques. Ce qui oblige les fellahs occasionnels à procéder d’abord à l’élagage des arbustes épineux qui entourent l’arbre avant d’entamer la cueillette proprement dite des fruits. La technique de la récolte, explique Nassim, 17 ans, consiste à gauler les lames de la caroube pour les faire tomber de l’arbre, avant de procéder à la cueillette. Mais le problème, c’est que les branches des caroubiers, n’ayant subi aucune taille convenable depuis des années, sont devenues si hautes qu’il est souvent dangereux de grimper dessus, tenir la perche à deux mains et secouer pour faire tomber les fruits. Mais lorsque l’arbre est bien chargé et élagué, un cueilleur peut remplir jusqu’à quatre ou cinq sacs de jute de 50 kilos chacun, en une seule journée. Le problème, c’est leur transport sur épaules jusqu’à la route où ils pourront être transportés par un camion. Dans le temps, ce travail s’effectuait à dos d’âne. Aujourd’hui, les voitures ont remplacé les ânes. Elles sont, certes, pratiques, rapides, confortables et efficaces. Mais elles ne pénètrent pas dans les champs et les sentiers abrupts. Alors les jeunes cueilleurs, majoritairement des collégiens et des lycéens peu habitués aux épines et à charger des choses lourdes sur le dos, ne s’attaquent qu’aux arbres qui se trouvent sur le bord des routes. D’ailleurs, parfois les arbres sur lesquels ils jettent leur dévolu n’appartiennent même pas à leurs parents. Seulement, comme les propriétaires des caroubiers sont soit des retraités grabataires, soit des cadres installés en ville, les jeunes ne voient pas de mal à en récolter les fruits. D’ailleurs, s’ils ne le font pas, les fruits se gâteront sur les arbres ou serviront de nourriture aux chacals et autres animaux sauvages. Dans le temps, lorsque les arbres étaient bien entretenus et les terrains bien labourés, la vente des caroubes permettait d’éponger toutes les dettes que la famille a contractées durant l’année ou de projeter de grandes dépenses comme l’entame de la construction d’une maison ou l’achat d’une paire de bœufs pour les labours.

B Mouhoub.

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