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Les intempéries perdurent et redoublent d’intensité : Les dégâts se multiplient et s’amplifient à M’Chedallah

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La vague de froid qui sévit depuis la deuxième semaine du mois de janvier, ponctuée par un enchaînement discontinu des éléments naturels déchaînés, fait de tempêtes de neige, de bourrasques de vent et de pluies diluviennes d’une rare violence, ne cesse de causer, depuis un mois, de considérables dégâts de diverses natures.

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Aucune commune de la daïra de M’Chedallah n’a été épargnée par ces violentes et durables perturbations climatiques. Cependant, celle la plus touchée est sans aucun doute la commune d’Aghbalou, avec deux effroyables et spectaculaires glissements de terrains, le premier survenu en périphérie Nord-est du village Selloum sur le côté inférieur de la RN15, où une parcelle de terrain agricole d’environ un hectare a entamé un glissement vers le bas depuis deux semaines, avec l’apparition de cratères cauchemardesques qui ne cessent de s’élargir, mettant en péril tout un quartier d’environs 50 maisons, dont quatre doivent être évacuées. Le deuxième, non moins spectaculaire mouvement géologique, est celui du lieu-dit Akhervach, survenu la semaine écoulée à mi-chemin entre Takerbust et Ivehlal, à proximité de l’ancien siège du détachement de la garde communale. Cet édifice directement menacé en parallèle au chemin communal, est l’unique voie d’accès qui relie l’ensemble des villages situés sur son itinéraire au chef-lieu de commune, tel qu’Ivehlal, Ath Hamdoun et Ighil Ouchekrid. En effet, un cratère long de quelques 100 m est apparu en plein milieu de la chaussée goudronnée. Cette route serait fermée à la circulation dans un proche avenir et l’ensemble de ces villages seront carrément bloqués. De plus, plusieurs pylônes d’une ligne électrique de moyenne tension risquent d’être entraînés par ce nouveau glissement de terrain. Dans la commune de Chorfa, ce sont les violentes crues d’Assif Tiksiridène, prenant naissance 25 Kms plus haut, sur le sommet du col de Tirourda, qui provoquent des dégâts sur les terrains agricoles et menacent deux lignes électriques de haute et moyenne tensions, ainsi que plusieurs habitations situées tout près de la berge Est. Il est à rappeler, par ailleurs, que le wali, qui a été interpellé à propos de ce point noir l’année passée, a ordonné la réalisation de corrections torrentielles sur ce dangereux tronçon après une brève visite sur les lieux. Rien n’a été fait à ce jour, et la menace plane de nouveau en ces lieux. À M’Chedallah, ce sont d’autres anciens glissements phénoménaux de terrain : le premier à Aarkove, le second à Tifrathine, au village Ath Yevrahim, qui ont pris des proportions alarmantes et empêchent les résidents du quartier Aarkove de fermer les yeux durant les nuits pluvieuses. Il faut signaler que plusieurs anciennes maisons non occupées se sont effondrées, mais laissant des pans de murs en pierres encore debout, lesquels représentent une menace pour les passants à travers les ruelles étroites, notamment au quartier Takeraveth, au niveau de la ville de M’Chedallah. C’est un énorme panneau de quelques 30 m de long sur 20 m de hauteur du mur de consolidation, un ouvrage en pierre taillée, qui s’est effondré la semaine passée. Du coup, une partie du siège de la daïra est sensiblement fragilisée après la chute de ce mur. Au niveau de la commune d’Ahnif, c’est l’ancienne cité « Imelahen », située au cœur du chef-lieu de commune, qui est un ancien camp de concentration érigé par l’armée coloniale, qui pose problème avec de vieilles maisons encore occupées qui s’écroulent comme des quilles. Au moins 04 familles ont été évacuées et provisoirement recasées, lesquelles n’ayant nulle part où aller. La commune de Saharidj aussi a été atteinte de plein fouet par le déchaînement en série des éléments naturels. D’incalculables éboulements et chutes de pierres parsèment des deux côtés les 25 Kms de la RN30, en plus de l’ensemble des fossés de drainage qui sont complètement obstrués ; d’où le débordement des eaux pluviales sous formes de crues en plein milieu de la chaussée en charriant terre, pierres et branchages, lesquels constituent un véritable danger pour les nombreux usagers de cette unique voie d’accès qui dessert l’ensemble des villages de cette commune de haute montagne. Cependant, les chutes d’énormes pans de rochers qui surviennent par intermittence et par surprise fait planer un danger de mort H24 sur les routiers. Dans la même commune, un haut talus s’est transformé en une impressionnante coulée de boue qui s’avance vers la centrale électrique d’Ath Illithen, après avoir enseveli le minuscule ouvrage de consolidation. À Timesquida, en périphérie Sud du village Ath Hamadh, c’est une habitation occupée par un handicapé moteur et sa famille composée de 05 membres qui est directement menacée par un glissement de terrain qui s’avance. Celui-ci est à un mètre à peine des fondations de cette maison qui finira sans aucun doute par d’effondrer. Dans la commune d’Ath Mansour, ce sont les légendaires vergers maraichers de Taghzout N’Ath Mansour, à proximité du village Ath Vouali, qui ont fait les frais des crues et débordements d’Assif N’Sahel, lesquelles ont non seulement inondé d’importantes surfaces agricoles complètement dévastées, mais ont emporté des oliviers centenaires et de vastes pans de terrains hautement fertiles. Au moment où nous rédigeons cet article, des membres du mouvement associatif d’Ath Vouali nous ont informés qu’un pylône électrique d’une ligne de haute tension se trouvant en ces lieux vient d’être renversé par les eaux en furie. Cela s’est passé jeudi dernier dans l’après-midi, aux environs de 17H. Le cas de ce poteau électrique directement menacé par le cours d’eau d’Assif N’Sahel a été évoqué dans ces mêmes colonnes dans notre édition N°3884 du samedi 21 février passé. Il est à noter que dans cet état récapitulatif, il n’a été fait mention que des plus importants dégâts occasionnés par ces intempéries à travers toute la région, dont la plupart ont fait objet d’un constat fait par les commissions techniques de daïra et de wilaya qui se sont déplacées sur les lieux. Notons en dernier lieu que mis à part le gaz naturel qui a fonctionné normalement sans interruption, le reste des réseaux de distribution, tels que l’électricité l’internet, l’AEP, ont enregistré des coupures fréquentes presque quotidiennes durant toute la durée du mauvais temps, cela en parallèle aux réseaux d’assainissement qui ont éclaté pour diverses raisons, soit obstrués, soit emportés par des glissements de terrains. Toutes les personnes âgées de la région savent par expérience que le plus dur est à venir avec le retour du beau temps et que les mouvements géologiques vont redoubler d’intensité avec le réchauffement climatique à partir de la mi-avril

Oulaid Soualah  

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