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Saharidj Ils y commettent de véritables razzias : Les singes envahissent les cultures

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Les agriculteurs des villages de hautes montagnes ne savent plus quoi faire, face à une spectaculaire invasion d’innombrables colonnes de singes magots, qui infestent de nouveau les vergers et s’attaquent aux cultures et récoltes de saison.

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Ce sont de véritables razzias ou plutôt des «descentes punitives» pour les propriétaires des vergers et d’arboricultures fruitières, qui les dérangent et tentent de les éloigner pour limiter les dégâts et protéger le fruit de leur dur labeur, que ce soit aux villages Ighzer ou Taddart lejdid à Iwakuren ou à Ivelvaren, Imesdurar et Ath Illitene, qui sont dans leur ensemble des villages mitoyens du parc national du Djurdjura. Le spectacle d’un «fourmillement» des jardins et vergers est identique partout avec des colonnes composées chacune de 60 à 80 singes, qui déambulent à l’aise et nullement effarouchés par les cris et gesticulations des propriétaires affolés, qui voient leurs récoltes systématiquement saccagées.

Sachant que, non seulement ces primates sont capables d’avaler chacun, entre deux à quatre kilos de fruits, mais une fois repus comme pour narguer les pauvres agriculteurs, ils s’adonnent à des jeux qui consistent à organiser des batailles rangées, en utilisant les fruits comme projectiles et saccageant aussi les bourgeois, les branches et les tiges tendres sur lesquelles ils se balancent et organisent des courses-poursuites et acrobaties, notamment celle des vignes. Les manifestations, en force de ces bêtes organisées agiles et intelligentes, en cette période située entre juillet et octobre, s’expliquent du fait que plusieurs récoltes arrivent à maturité durant cette saison, tel que les figues, le raisin, les prunes, les poires et les abricots, qui sont les fruits cultivés sur ces hauteurs, en parallèle aux jardins de tomate, haricots, courges, courgette et salade, entre autres dont c’est la saison. Aucun de ces vergers n’est épargné par ces voraces, qui en font bombance, quotidiennement.

Le calvaire des malheureux agriculteurs, qui ne savent plus à quel saint se vouer, réside dans le fait qu’aucune clôture obstacle ou autre épouvantail n’est en mesure d’arrêter ces bêtes agiles, qui s’infiltrent par le moindre petit troue ou en escaladant les hautes clôtures. Jusqu’aux chiens, que la plupart des agriculteurs ont mis dans les vergers, ne sont plus d’aucune utilité leurs aboiements ne produisent aucun effet sur les singes, ensuite ils ont fini par la force des choses, par s’habituer les uns aux autres et cohabiter tranquillement.

«Le terrorisme et les incendies en série sont la cause de leur déplacement»

Le phénomène du déplacement massif des populations de singes et autre hordes de sangliers de leur milieu naturel, vers les terres agricoles, est intervenu avec l’avènement du terrorisme, dont les hordes des sanguinaires ont infesté leur territoire et les ont dérangés, en plus des incendies en série, qui ont ravagé les légendaires forêts de Kabylie. Des feux, qui ont réduit les espaces luxuriants en paysage lunaire, où ces pauvres bêtes ne trouvent, désormais plus ni refuges ni pitance. La famine les a poussées vers les terrains agricoles, où elles ont fini par s’habituer à la présence humaine, en plus de trouver de la nourriture en abondance.

Abordé à ce sujet, un responsable du PND dira que l’unique solution pour éloigner les singes des terrains agricoles et les villages est de recruter suffisamment de gardiens, qui pourront les repousser vers leurs anciens milieux naturels sur lesquels a, suffisamment, repoussé le tissu végétal épargné depuis ces trois dernières années, par les feux de forêts qui ont sensiblement diminué. Il y a lieu de souligner, que les singes s’enhardissent et envahissent même les villages et se font menaçant pour les citoyens, les toitures des maisons et les murs sont devenus leurs lieux de jeux.

Plusieurs villageois affirment qu’ils opèrent des fréquentes incursions à l’intérieur même des foyers, pour chaparder tout ce qui leur tombe sous la patte, comme nourriture, en profitant de la moindre baisse de vigilance des femmes. Notre interlocuteur dira sur un autre volet, que les nombreux organismes étatiques concernés par ce phénomène tel que le PND, les services des forets, les APC et le mouvement associatif notamment écologique doivent s’impliquer et coordonner leurs efforts pour canaliser ces bêtes et les repousser dans leur territoire traditionnel.

Oulaid Soualah

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