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Ath Abdellah Ouali : Lalla Zaâzi s’en va

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Les villageois d’Ath Abdellah Ouali, relevant de la commune d’Ath-Rached au Sud-est de Bouira, sont en deuil. Ils viennent de perdre une grande dame de leur village. Laribi Tasaâdit, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, connue sous le nom de Lalla Zaâzi, s’est éteinte samedi dernier à l’âge de 84 ans. Elle a été enterrée dimanche dernier au cimetière du village. Une grande foule a assisté à son inhumation. La défunte est veuve du chahid Mohammed Laribi, et victime de terrorisme qui lui a arraché en 1996, son unique fils, Ali. Ces deux évènements marquants qui ont forgé sa personnalité n’étaient pas un handicap pour elle. Dans son village, elle s’est impliquée dans la vie sociale des villageois, grâce notamment à sa forte personnalité et surtout à sa sagesse. Résistante au terrorisme durant les années 1990, elle est devenue une référence au village et dans toute la région, et un pilier du village d’Ath Abdellah Ouali. Mariages, funérailles, accouchements, Timechret, elle était presque impliquée dans tout évènement qu’organisent les villageois. Ces derniers ne pouvaient s’en passer d’elle et faisaient appel à sa sagesse et son savoir-faire dès qu’ils ont en besoin. C’est ainsi que Lalla Zaâzi est devenue la sage-femme qui aidait les femmes à accoucher dans leurs domiciles sans le moindre souci, surtout que la plus proche maternité est située à plus de 40 kms du village. Elle remplissait aussi la tâche d’embaumement des morts du village. Mais ce que retiendront le plus les villageois, c’est son don de guérisseuse. Elle était, en effet, opticienne de nature, avec de simples techniques et un matériel aussi simple qu’un morceau de chewing-gum, elle a guéri des cas là où la médecine n’a rien pu faire. Sa demeure s’est transformée en un cabinet, où on venait de toutes les wilayas du pays pour se soigner chez Lalla Zaâzi. «C’est un véritable pilier du village qui vient de nous quitter, tout le village est endeuillé. La défunte est l’exemple de la femme kabyle rurale battante. Elle avait su et pu résister aux affres qu’elle avait endurées, veuve de chahid et victime du terrorisme. Une femme hors-pair. Elle a vécu pour les autres, pour qui elle a rendu d’immenses services. Elle a donné tout ce qu’elle avait de précieux, sans rien recevoir. Elle était douée d’un don extraordinaire, elle guérissait à base d’un simple chewing-gum. Elle était disponible tout le temps, il est impossible de la remplacer. Lalla Zaâzi restera vivante dans la mémoire d’Ath Abdellah Ouali, nous dira Slimane S., un jeune de cette localité.

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Oussama Khitouche

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