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La filière de la friperie explose : M'CHEDALLAH Marché hebdomadaire

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Les étals des commerces de la friperie connaissent une grande affluence de clients chaque semaine au niveau du marché hebdomadaire de M'Chedallah.

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En effet, la friperie connaît une véritable explosion qui attire de plus en plus de monde tant du côté des vendeurs que de celui des acheteurs. L’activité occupait jadis à peine le quart d’un stand au marché hebdomadaire de M’Chedallah et qui a accaparé, à l’heure actuelle, une bonne moitié de la surface globale réservée à l’ensemble du marché en raison de la forte demande. Les plus aisés de ces dizaines de marchands de vieux vêtements utilisent des étalages démontables ou des lits de camps pliables. Le reste des vendeurs entreposent leur marchandise en tas à même le sol. Cependant, les stands non aménagés à l’entrée du marché, qui est l’ancienne base de vie d’une entreprise chinoise, sont poussiéreux. Les milliers de pieds qui foulent ces surfaces en terre battue soulèvent une fine couche de poussière une heure après l’ouverture du marché. Cet endroit ressemble à un champ de bataille de l’ère romaine, tout y est : cris, bousculades, vociférations… le tout enveloppé d’une nappe de brume plongeant ces lieux dans un décor indescriptible. Le stand des vêtements usagés attire le plus de monde, et c’est devenu une habitude pour tous ceux qui fréquentent ce marché d’y faire un tour chez les fripiers. A peine arrivés, les clients plongent dans le tas, soulèvent ces articles par brassées, soupèsent, comparent et replongent de nouveau. Ce qui fait rappliquer tous les acheteurs potentiels vers cette surface réservée aux vêtements usagés, c’est bien évidemment les prix proposés. En effet, la plupart des pères de familles qui s’y rendent ne peuvent se permettre le luxe de s’offrir un vêtement neuf pour leurs enfants, et encore moins pour eux-mêmes. Ces marchés hebdomadaires sont l’endroit idéal pour s’en rendre compte. «La chemise “Chréa” et la chaussure tressée “Sonipec”, qui ont fait fureur même en Europe dans les années 80 au même titre que les blousons en cuir de la même Sonipec sont autant de défunts produits de haute qualité bien de chez nous, qui ont été éliminés par une mauvaise gestion industrielle du secteur public et une concurrence des textiles chinois et achevés par les barons de l’import export», regrette un riverain. Et d’ajouter «Ces tas de chiffons importés de la Turquie remuent de douloureux souvenirs dans la mémoire de la génération qui a suivi, la mort dans l’âme, la fermeture l’une après l’autre de toutes ces prestigieuses sociétés nationales qui ont fait la fierté de l’Algérie, voire de tout le Maghreb». En attendant la relance effective de l’industrie du textile dans notre pays, les petites bourses et mêmes les moyennes sont condamnées à attendre l’arrivage des bateaux chargés de ballots de chiffons provenant de l’Europe pour s’habiller. Le rush sur la friperie augmente d’intensité durant la période de fin d’automne. Les citoyens de cette région, au climat exceptionnellement rude, tentent de trouver des vêtements chauds pour affronter l’hiver. «Comment, serait-il autrement, sachant que la plupart des citoyens ne peuvent acquérir des moyens de chauffage qui coûtent les yeux de la tête ?», s’interroge le même riverain.

Oulaid Soualah

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